Cinéa (1921)

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cinea Les Films d'aujourd'hui Dans la Nuit, interprété par Nor ina Talmadge (Select Pic-turcs). La plus grande gloire de Dans la Nuit, sera certainement d'avoir retenu quatre mois durant le visa de la censure française et pour des raisons dont la puérilité n'a plus le droit d'étonner personne, après L'Homme du Large, après Li-Ilang le Cruel, après La Boue... Sachez pourtant que les personnages de Dans la Nuit portent des noms à consonnances russes, qu'ils sont vêtus de fourrures et de houppelandes et qu'ils promènent leurs passions dans les paysages de neige d'une «Illyrie»en proie à la Révolution. Vous avez tout à fait compris. Ce drame nous montre Fex-princesse Marie en butte aux persécutions amoureuses d'un nommé 'Semenoff, ancien chef de la Police, qui, après avoir renversé le Gouvernement, fait désormais subir à tout le pays la rigueur d'une implacable dictature. La princesse Marie parvient d'ailleurs à déjouer toutes les intrigues, à échapper à tous les pièges qu'on lui tend, et après avoir vengé, comme il convenait, les victimes de Semenoff, s'enfuit en compagnie du bel officier de la Cour avec qui elle fut naguère fiancée et qu'elle n'a pas cessé d'aimer. Les péripéties de ce drame sont assez bien enchaînées, mais la mise en scène est plus médiocre que négligée. Nous ne saurions accepter l'astucieuse maquette qui doit nous révéler la beauté mélancolique d'un village sous la neige, non plus que le clair de lune, où le fond clans lequel est largement découpé un croissant sans rayonnement est si malheureusement éclairé qu'il ne saurait faire illusion au moins initié et qu'on se croirait soudain revenu aux fastes d'un Ambigu de province. L'interprétation manque d'unité. Les efforts s'y conjuguent mal et les efforts n'atteignent pas à cette pathétique puissance jusqu'où eut pu les élever l'admirable talent de [Norma Talmadge. A peine, clans une ou deux scènes, pressent-on le jaillissement de cette émotion qui nous secoua dans La Secrétaire privée, Le Secret de Dollg,La Cite défendue. Le Fantôme du Passe. En tout cas, la fable ne saurait tromper personne; et si les auteurs ont songé à une propagande quel" conque, ils ont eu bien tort, car les rapprochements qu'on pourrait faire désarmeraient les meilleures bonnes volontés. Tel, Dans la Nuit est un mélo ni plus ni moins mauvais que tant d'autres auxquels, seule, l'interprétation de Norma Talmage prête un suffisant intérêt. Léon Moussinac. La Belle dame sans merci. — Une actrice célèbre fut jadis (quand elle était pauvre et obscure), lâchée par un homme du monde qui l'avait séduite ; devenue comédienne en renom, elle se venge sur tous les hommes qui lui tombent sous la main et voilà pourquoi on l'a surnommée « La belle dame sans merci »; se retrouvant face à face avec celui qui la fit tant souffrir, elle rend (et on ne saurait l'en blâmer) le mal pour le mal : elle dresse l'un contre l'autre son ex-amant et son fils, pousse celuici au suicide, et la femme de son séducteur dans les bras d'un de ses amis. Heureusement que, l'artiste fatale partie, les choses reprendront leur cours normal : la femme ne quittera pas sa place au foyer et le fils ne mourra pas. La mise en scène de Madame Germaine Dulac est très artistique et contient de fort jolies trouvailles ; excellente photo; interprétation parfaite : Jean Toulout, Denise Lorys, Tania Daleyme, etc. Il est seulement dommage cpie le film soit un peu long et alourdi par des détails inutiles. Le Duc de Reichstadt. Avec les éléments dont disposait le metteur en scène de ce film, on pouvait, on devait faire un chef-d'œuvre; au lieu de cela qu'est-ce qu'on nous a donné? lue histoire fantaisiste qui n'a qu'un rapport extrêmement lointain avec la vérité ; on nous présente d'abord un Aiglon imprévu : brun, plutôt laid ; puis un Metternich encore plus imprévu : il ressemble à Charles Alstrup et ferait un valet de grande maison tout à fait réussi ; tous les personnages sont aussi ridicules c] ue les deux précédents ; on ne compte pas les fautes de mise en scène : un tramway malencontreux qui vient égayer un tableau un peu morne, les cordes et les piquets qu'on a oublié d'enlever dans les appartements, etc. (car, et j'arrive là à la seule qualité du film), il est incontestable qu'il a été réellement tourné clans le palais et le parc de Schunbrunn et que les accessoires : carosses, certains costumes, etc., ont une grande valeur au point de vue de la documentation historique. Mais c'est tout ce qu'il y a de bien, hélas! La Légende du Saule. — A son tour, après Mary Pickford et tant d'autres, Viola Dana se transforme en une gentille petite japonaise éprise d'un américain qui l'aime et finit par l'épouser. Entre temps, elle nous apparaît en princesse de légende, épouse d'un guerrier antique. Tout cela est très gentil, la légende est jolie, l'histoire moderne, poétique et originale ; c'est doué d'une très belle mise en scène ; mais Viola Dana si gaie, si vive, si primesautière, nous fait un bien drôle d'effet en princesse triste ou en petite marchande au désespoir ; le rôle ne lui convient altère. La Fiancée de la Haine. Le sujet est essentiellement, profondément américain : il est basé tout entier sur la haine, le mépris des Américains pour les hommes de couleur, ou même simplement de sang mélangé ; c'est dire qu'il nous semble bizarre et monstrueux ; le fait cle sacrifier sans scrupules le cœur et la vie d'une jeune fille, simplement parce que son maître la croit tille d'une esclave, nous paraît vraiment répugnant ; d'autant plus répugnant que cela parait tout naturel à tous les personnages du film ; quelle drôle de mentalité ont ces gens-là I Frank Keenan joue avec son talent habituel le rôle du maître cruel ; miss Marjorie Wilson est une gentille esclave. La photo et la mise en scène sont bonnes, sans plus. Henriette Janne.