Cinéa (1921)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

cmea MAE MURRAY dont on a beaucoup goûté, à New-York, la charmante création du Lys Dore, son nouveau film, qui dépasse en grâce et fantaisie les visions aimables d'Anice et de Un délicieux petit Diable. En Amérique Le monde du Cinéma s'agite et se plaint, en Amérique comme ailleurs — excepté en Allemagne où l'on se contente de travailler et de prendre la place des autres. Tout d'abord les éditeurs constatent — ce sont des choses qu'on a entendu dire, niais auxquelles on ne croit que lorsqu'elles vous arrivent à vous — qu'il ne suffit pas de s'outiller en vue de produire tant de pieds linéaires — ou cubiques — pour que les loueurs les achètent et que les exploitants les projettent Mais cela se tassera ; on nous affirme même que la crise ne pourra que profiter à la qualité des films américains. Attendons. Un autre danger, et la question se pose, dans les mêmes termes pour tous les pays, est signalé par Lionel Barrymore dans un récent interview (1). C'est la différence de goûts entre le public populaire et provincial, qui adhère essentiellement à certaines conventions, à certaine esthétique, qui tient à ce que le film soit moral et finisse bien, et le public des villes qui réclame quelque chose de plus âpre, de plus corsé, de moins conventionnel (étant admis qu'il y a moins de convention, par exemple, dans Zola que dans Octave Feuillet). Comme on ne peut faire de films destinés au petit nombre et qui seraient du caviar pour le peuple, on est obligé de sacrifier le caractère profond des œuvres. Voici par exemple les romans de Joseph Conrad : comment faire accepter au public du cinéma sa vue amére et désespérante de l'existence? On hésite à relire Victory, tellement ce livre puissant vous laisse découragé, abattu, pessimiste; quand Maurice Tourneur a transposé le roman pour l'écran, il a fait marier les héros à la fin, tout comme dans un Salammbô de néfaste mémoire. Et l'on considère qu'il lui a fallu un véritable courage pour ne pas conclure de la même manière son récent film, Le dernier des Mohicans. Dans le même magazine, 'William C. de Mille (frère de Cecil 13., mieux connu en France) est plus rassurant ; il prévoit que nous aurons sous peu des films lyriques, épiques, dramatiques, composés par des écrivains différents, s'adressant à des publics ■—■■ ■