Cinéa (1921)

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cinea EN AMÉRIQUE LOUISE FAZENDA ET QUELQUES AUTRES On raconte qu'une charmante et .spirituelle actrice, après avoir quitté le théâtre pour se marier, s'était vue obligée de remonter sur les planches, son mari ayant perdu à la fois santé et fortune. Mais sachant combien il soutirait à l'idée que celle qu'il aimait se livrait au public, elle déguisait absolument sa personnalité et ne paraissait que derrière le masque de rôles grotesques. La double personnalité de Louise Fazenda pourrait faire songer a cette histoire: mais non; car, tant que nous ne savons pas ce qu'elle est hors de l'écran, le rapprochement n'est pas possible; et si nous le soupçonnons, c'est parce qu'elle-même a levé son masque. Philomène, en rupture de Mack Sennett, serait-elle lasse de ses déboires, et devons nous nous inquiéter de ce que son auteur favori est Dostoïevski ? Tout artiste est un prisme, à travers lequel nous voyons l'homme et la nature. En nous parlant des autres, il nous renseigne sur lui-même. Lisons donc les croquis rapides par lesquels, en trois ou quatre coups de crayon, elle évoque ses camarades : La princesse du conte de fée. L'arbre de mai. La poupée au sommet du sapin de Noël, Petits chats blancs. Qui ne reconnaît Mary Piekford? Samovars et aigrettes. Un poignard dans une gaine de satin. Des corbeaux. Une cithare à travers les jalousies. Panthère familière. Souffle de l'Arabie. Est-il utile de nommer Nazimova? Voici les soeurs Talmadge : Norma : Des pavots dans les champs île blé. Dîner aux bougies. Parfum de jasmin dans la brise du soir. Zibelines. Et Constance : La femme de César. Alliances en platine. Piqué blanc. Yacht. Glace à l'ananas. Lune île miel au bord île l'eau. Au lecteur tic deviner maintenant! Voici venir, mais point dans l'ordre indiqué, Gladys Brockwell, May Alison et Anita Stewart : Fleurs de pommier. Cygnes suites lacs d'été. Arc en ciel. Souvenir d'un sourire. Brise i) travers les lilas. Apaches. Tubéreuses. Orchidées noires. « L'autre femme. » Muets et Asphodèles. Turquoise. Rayon de soleil après la pluie. Lapins blancs. Passons aux hommes. Lisez ceci... l'n flamand sur le soleil couchant. Parfums d'amandes sur une allée sombre. Hart Sehaffner et Marx à Nagasaki. Jeune Bouddha jouant au golf... ... Et dites si l'on pourrait mieux faire comprendre ce qu'est Sessue Hayakawa à quelqu'un qui ne l'aurait jamais vu? William Earnum est : L'Hamlet des forêts du Xord. Un violoncelle. Camps de bûcherons. Peinture d'un lion. Et Charlie Chaplin... Ici, nous hésitons. On n'oserait essayer de définir Charlie Chaplin en un livre ; les mots manquent : Louise Fazenda sollicite notre indulgence. Le prélude de Rachmaninoff joué enragtime. Une mouche sur la tarte. Le jour s'en va. Saucisses aux petits pois. Vielle. Petits chiens perdus. Il est plus aisé de circonscrire Pauline Frederick. En voici le périple : Agate. Réincarnation d'une reine de Bohême. « La seconde Mme Tanqueray ». Lueur d'une lampe ci travers le brouillard. Et la synthèse d'Enid Bennett : Lys de Pâques. Chant du printemps, de Mendelssohn. Phalènes blancs. Sainte Cécile. Ouvrons une parenthèse. Ce pouvoir évocateur qu'on attribue d'ordinaire à la seule musique, ce don de faire sentir des parfums, entendre des voix qui ne sont pas celles des instruments, le septième art le pos" sède donc pour ceux qui le comprennent? C'est un test ; que ceux qui ne suit pas capables de le subir se reconnaissent aveugles et ne parlent plus cinéma. Avez-vous vu Florence Vidor ? On craint presque de la voir, de peur qu'elle fte réponde pas à la description : Portia. La maison au milieu du jardin tranquille. Le soleil sur l'enfant endormi. Dimanche matin. Pour annoncer des artistes relativement peu connus chez nous, l'impression de Louise Fazenda vaut mieux qu'une photographie Je n'ai plus rien à apprendre sur Hobart Bosworth : Tempêtes en mer. Acier bleui. Héros de Jack London. Vikings. Expéditions polaires. Taches de sang sur la neige. Ni sur Aima Rubens : Un lys rouge. Message d'amour dans un vieux missel. Rubis. Clair de lune sur l'Alhambra. O magie de la couleur I La même flamme rutile dans le nom de l'artiste, la fleur et la pierre qu'elle évoque, et le nom rappelé du palais de Grenade, /:'/ hamra, signifie le Rouge. Dans une teinte plus pâle, voici Clarine Seymour : Lucioles. La nuit, le parfum îles orangers, le gémissement des ukulelé(è Hawaii) Fleurs d'abricotiers. Et maintenant que le prisme nous a livré les images des autres, que nous dira-t-il de lui-même ? Combinons la réfraction et la réflexion, plaçons le prisme devant une glace. Fandango à Copenhague. Un enfant perdu dans la foule. Une larme sur l'affiche du cirque. Héroïnes de Tolstoï en maillot. Et c'est ainsi que nous voyons Louise Fazenda au travers d'ellemême... Lionel Landry.