Cinéa (1921)

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cinea 17 par un courant électrique qui subit sans censé d'importantes et brusques variations de vitesse et achève de détruire le rythme initial que vous vous flattiez de reproduire. Et voilà pourquoi les films les plus artistiques, les plus soignés, ceux où l'on a dépensé des millions de dollars pour obtenir une mise en scène prestigieuse, réalisent des miracles mais échouent devant l'humble difficulté de conserver à l'écran le rythme du pas humain I Voilà pourquoi tous les gestes, tous les mouvements sont plus ou moins faussés par instants et pourquoi il est impossible d'obtenir, par exemple, la plus banale réalisation de danse respectant musicalement le mouvement et la mesure. Vous pouvez reconstituer au cinéma toute la civilisation babylonienne : vous êtes incapable d'enregistrer correctement un modeste pas de polka. L'inventeur du visiophone s'est attaqué à cette face du problème. Son instrument est un correcteur instantané des irrégularités de la vision animée. Pour reconstituer un mouvement correct, il faut pouvoir modifier, à tout instant, la vitesse de projection de la pellicule, augmenter ou diminuer le nombre d'images à la seconde pour rendre sa souplesse à un rythme saccadé ou sa vigueur à un mouvement trop alangui. Le visiophoniste — qui peut être le chef d'orchestre, ou un de ses instrumentistes, ou un observateur placé en un point quelconque de la salle — aura sous la main un curseur qui lui permettra de déplacer une aiguille le long d'une échelle graduée indiquant le nombre d'images projetés à la seconde. D'un coup de pouce il imposera à la projection la souple discipline de ce « métronome visuel » et rectifiera tous les écarts de mouvement. Il est le maître du rythme de l'image qu'il a les moyens de corriger d'une façon quasi-foudroyante, puisqu'il peut passer de dix images à vingt-huit images à la seconde, à la vitesse de 1 150<= de seconde î Dans sa cabine, le projectionniste laisse se dérouler normalement sa bande ; le chef d'orchestre, même, peut se désintéresser de la projection et prendre librement les mouvements de son choix : le visiophoniste assure entre eux la liaison parfaite en parcourant son petit clavier de vitesse qui lui permet de faire coïncider l'arabesque visuelle et l'arabesque sonore à la façon d'un pianiste « suivant » les vocalises d'un chanteur. Le synchronisme est donc réalisé d'une façon complète en évitant le danger de l'automatisme. Le passage de la bande ne sera plus un banal dévidage automatique de bobines comme dans une filature : son glissement, discipliné par la main d'un artiste, aura l'élasticité et la souplesse de l'archet sur la corde. Le film n'est plus un ruban impitoyablement tiré par un engrenage, il devient ainsi une matière maléable et ductile qui se prête à toutes les exigences des réalisateurs. Il est facile de prévoir les conséquences pratiques d'une telle invention. Voici, d'abord, l'entrée à l'écran d'une réalité plus profonde, plus humaine, plus vraie qui donnera la vie à la plus artificielle des marionnettes. Voici la possibilité de corriger, d'améliorer le jeu des acteurs, d'effacer des fautes d'exécution qui étaient jusqu'ici indélébiles. Voici enfin la réalisation prochaine du cinéma-lyrique de l'opéra, de l'opéracomique, de l'opérette, de toutes les expressions de la danse auxquelles il avait fallu renoncer. Les musiciens voient s'ouvrir devant eux des perspectives de vulgarisation illimitées. Le spectacle lyrique est actuellement un luxe de plus en plus coûteux réservé à quelques rares grandes villes : le film lyrique ira partout, à peu de frais. Il développera, dans les plus petites agglomérations, le goût de la musique et des belles réalisations musicales. Des ensembles tels que les ballets russes ou suédois pourront professer en tous lieux leur cours d'esthétique, et le légendaire contribuable de Sisteron,, qui se plaint d'être obligé de participer à la subvention de l'Opéra où il n'est jamais entré, pourra, enfin, sans se déranger, applaudir notre incomparable Zambellil... La création du visiophone peut transformer rapidement le niveau artistique du cinématographe en lui apportant des moyens d'expression nouveaux. En « sensibilisant » ainsi l'appareil de projection, il donnera un caractère d'art à ce qui n'était qu'une synthèse mécanique de l'image. Vlillkrmoz. c i n e a Sommaire du N ° 1 • Les films d'aujourd'hui. Léon : Moussinac, Henriette Janne. De "Rose-France" à "El Dorado" — ; Louis Delluc. En Amérique. — Lionel Landry. Films cubistes allemands. — [van • Goll. ■ Spectacles. — Eve Francis. Derrière l'écran. — Daven. Les pages de ma vie. — Chaliapine. Echos, Réponses, Concours. Photos et Portraits de Norma Tal j madge, Cappellani, Mado Mintv. laque : Catelain. Lili Samuel. Hallys Feeld. ■ Boldiretï. Louise Glaum. Eve Francis. j Mae Murray, Sessue Hayakawa. Mar : celle Pradot, Elena Sagrary. Charlie ; Chaplin, Footitt, Suzanne Després. ! Signoret. Chaliapine. etc. Sommaire du N ° 2 \ • — — ■ ■ Les films d'aujourd'hui. — Pierre • Seize. Léon Moussinac. Henriette i Janne, L L. Louise Fazenda et quelques autres, i — Lionel Landry. Les films suédois. — Louis Delluc. L'art pour le septième art. — Canudo. ■ Notes. Les pages de ma vie. — Chaliapine. ; Derrière l'écran. — Daven. Photos et Portraits de Pearl White, \ Irène Castle. Barthelmess. Antoine. | Sacha Guitry, Van Daële. Modot. Ida : Kubenstein. Chaliapine. Yonne Aurel, j etc. Dessins de Cappiello. Sacha Guitry, j Einar Nermann. Bécan. A. -F. Martv. i Sommaire du N ° 3 \ •• m Les films d'aujourd'hui. Pierre ■ Seize. Léon Moussinac. L. L.. Henriette j Janne, J.-H. Levesque. Notes. — Louis Delluc. Variations. — Lionel Landry Interprétation. — Roger Karl Le synchronisme clnémato-: graphique. — Vuillermoz. Spectacles. — Eve Francis. Derrière l'écran. — Daven. Pages de ma vie. — Chaliapine. Echos, Réponses, Concours Photos et Portraits deCharlieChaplin. • Nazimova, Betty Blvthe. Jane Myro, \ Roger Karl. Eve Francis". Pavlowa, j Diaghilew, Bakst, Stravinskv. etc.