Cinéa (1921)

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cinea 19 NEQ.MAN Anna Pavlowa Serge de Diaghilew Léon Bakst Une répétition de Ballets Russes Igor Stravinsky M SPECTACLES M Mademoiselle Julie. Ah le bon air sec, savoureux et cruel que le génie en tempête de Strindberg T Vous aimez La dan.se de la mort? Un Sirocco savant qui dessèche tout ce qu'il effleure. Il y a aussi Créancier.*... Il y a aussi d'autres superbes gifles de cette envergure. Et il y a Mademoiselle Julie. J'ai lu quelque part — avec la signature d'un grand critique — que c'était « écœurant et ennuyeux » Bravo ! Pavoisons pour la critique. J'ai lu ailleurs — avec la signature d'un moins grand critique — que« une telle œuvre était bien le fruit d'un pays barbare et vil, tandis que nous peuple civilisé, etc., etc. «. Bravo encore ! Illuminons, illuminons I Et puis j'ai lu bien d'autres choses qui méritent tous les fanions, tous les lampions de la réjouissance. Mais j'ai vu Mademoiselle Julie. L'âpre folie de Strindberg y semble classique. Le drame se ramasse comme un chat furieux. On rit douloureusement. C'est beau, n'est-ce pas ? Et cela ne gène personne, messieurs les mécontents, puisqu'on reprend Phi-Phi. Il paraît que, sous Antoine, c'était joué par Eugène Nan et Arquillière. J'ai vu Pitoëff. très ange déchu, et Luduilla Pitoëff qui dans un personnage assez loin de son tempérament dépense ses heureuses qualités de charme et son talent. American syncopated orchestra. Les affiches du théâtre des ChampsElysées disent le contraire de ce qu'elles devraient dire : Ce n'est pas un jazz-band, c'est de l'art, etc. Comme c'est malin I nous qui aimons tant retrouver l'écho aigu du style dans des bastringues élégants où la foule se borne à gigoter sans émotion, nous aurions préféré trouver le Syncopated orchestra dans un programme de cirque ou de music-hall pour aimer sans rien dire l'art paradoxal de cette compagnie. C'est vrai que c est un jazz. C'est vrai que c'est un chœur aussi étonnant, j'allais dire angoissant, que les Ukrainiens. C'est vrai que c'est une invention symphonique. Nous regrettons tous qu'ils aient cru plus habile de composer leur répertoire de foxtrotts et de rag-times fortement éculés Ils peuvent mieux. L'impression est tout de même charmante. Je pense à un mulâtre de la Réserve de Saint-Jean-de-Luz qui chantait et cymbalait en sourdine l'été dernier pour nous faire danser au bord de l'Atlantique. Il était émouvant et je crois qu'il arrivait â donner un sens â la danse même pour tous ces tristes gigolos qui font du tango une épineuse combinaison mathématique. Le Syncopated Orchestra a l'air parfois, d'une tendre confidence. Chauve-Souris. Est-ce vraiment le dernier spectacle ? Tant pis. Quelque chose manquera â quelques-uns. Et quelques autres n'auront pas le temps d'y venir comme il eût fallu. Je dis cela pour certains metteurs en scène de théâtre et même de cinéma. Le principe de synthèse décorative et d'intensité de vie â la fois est merveilleusement appliqué chez Balieff. Son nouveau et ultime programme donne quelques bijoux : La parade des soldats de bois est une chose parfaite au même degré que le furent Katinka ou les Romances Tziganes. On aimera Le Menuet, Le Trio de Mozart, Le CoifJ'eur, L'Heure Espagnole de Eranc-Nohain que voilà rebaptisée .L'horloger de Tolède. On aimera moins La grande Pâque russe car un orchestre miniature ne suffit pas Rimskv. Mais comme on aimera, comme on célébrera, la délicieuse Mort subite d'un cheval de Bois et La chanson des houzards, chaude, ivre, désespérée, infinie et fugitive, qui vous chavire comme un parfum terrible. Evi<: Francis.