Cinéa (1922)

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cinea 17 leur emprise pour épouser un honnête garçon, nous nous étonnons fort qu'un policier, sans préparation, expertise par un regard prompt un faux Murillo. • Idylle champêtre. L'idylle, troublée par des infortunes variées dans la campagne, attriste beaucoup le jeune couple et devrait égayer le public, mais le public ne rit pas, parce qu'il a du cœur. On évoque, sur l'écran, Xénophon, mais on a tort d'écrire mal thalassa. L'Appartement n 13 Plusieurs situations intéressantes, mais préparées par des scènes lentes. Pauline Frederick douloureuse à souhait et sobre dans le malheur. Elle était même sobre dans la Femme X, ou son personnage se livrait à des excès tragiques. C'est une artiste de grand style. Lucikx Waiil. j SPECTACLES \ La souriante Madame Beudei s'en est venue aux Mathurins et, non contente de ce premier paradoxe, s'est accotée pour la soirée contre Monsieur CodomatI Elle est, cette pièce célèbre, habilement faite, un peu vulgaire, cette tragédie où la petite bourgeoisie de la province et des âmes se dénude et tressaute de façon si pathétique. Marcelle Géniat la joue avec un mélange brillant d'artifice et de sincérité. Codomat, non moins célèbre, est cette comédie où une bourgeoisie plus citadine serpente à travers l'esprit, l'argent, le demi-monde et la crapule; c'est bien charmant. Jane Danjou n'y est qu'enjouée, niais... ah! mais Tristan Bernard! — A-t-il pensé qu'il ne suppléerait à son inexpérience que par un jeu excessif et disons-le, ma foi : spécial? Ou bien la gaucherie s'estelle naturellement manifestée par de la préciosité? — Quel que soit le mobile, c'est avec îles gestes elfémlnés (mais oui), et des intonations tic petite folle qu'il a joué — délicieusement — sa pièce : on attendait presque un :« Tiens ! je le jette un poil de ma barbe illustre! » La Grimace, dont Fernand Bastide anime et conduit le bel, le très bel effort, a présenté un spectacle divers avec une Mort de Dante aux nobles motifs, écrite par Edmond Bastide, dont le quatuor chanta miraculeusement en coulisse, cependant que, sur scène, Maxime-Léry disait, non : chantai! faux, et que Fernand Bastide mourait juste et sans chanter; avec une Notre-Dame de Bon Secours, de A. Boussac de Saint Marc, pleine, dans ses meilleurs passages, d'une belle douceur cérébrale; malgré certains contrastes un peu immédiats et une langue un peu tleurie, parfois, c'est le sensible développement d'une idée claire et consolante; le beau visage de Madeleine Linval y acquiert une intensité dramatique qui élargit l'emploi de ses dons de jeune première; et vous êtes, Charles Boyer, si simple, si humain, si richement organisé pour émouvoir et étonner! La représentation de Sur le seuil était l'hommage opportun à un mort. • L'Alhambra nous a donné le charmant et minuscule cirque de Pepino, où chiens, poneys et ouistitis courent et dansent et l'ont les beaux comme de grosses bêtes ne sauraient point. De Bière, avec sa malice polyglotte et son ingéniosité, est le plus amusant des illusionnistes. Tré-Ki fait des progrès. RAYMOND 1* \i 1:1.1.1:. ILcs Pages de ma Vie; par Fédor Chaliapine Un jour, après avoir touché 1 argent à la fin du mois, je tn'ar rêtai dans plusieurs boutiques pour faire quelques achats pour notre ménage : du thé, du sucre, du savon. . En passant devant un bouquiniste je pris quelques bouquins pour moi. Et tout près iléjà île ma porte, je m'aperçus que j. n'as ais plus sur moi le paquet qui contenait les arrêts ^lu Tribunal que j'avais emporté en sortant du bureau pour achever de les recopier c 'était affreux : toute une ea.aslrophc pour je me 1 tlqulers que l 'avait l'heure, rien. Mors j ahtchez tous les b< â travers les rues en demandant aux passants s'ils n'avaient pas rencontré sur leur chemin un petit paquet blanc. Je devais avoir l'air tout à fait bizarre, car on ne me répondait pas, ou bien on m'envoyait au diable et plus loin encore. En somme, les arrêts ne furent pas retrouvés et je rentrai à la maison en proie à un désespoir impossible à décrire. Je passai le reste delà journée dan. une sorte d'abrutissement complet, je ne dormis pas toute la nuit. Le lendemain matin, en arrivant au bureau, je racontai mon malheur aux gardiens qui me procuraient le café aux jours heureux Mon récit produisit sur eux une impression profonde. Ils (.lisaient en gardant un air important et se grattant derrière les oreilles : — Oui... c est à voir... lu-, oui... — Ça... c'est quelque chose... il n'y •1 pas à dire . . — Tiens... tiens... Ht autre chose encore, non moins profond et consolant. Dans l'antichambre, je rencontrai le greffier Saïtzeff, celui qui m'avait conseillé jadis de solliciter un emploi au greffe. Lorsque je lui relatai l'accident il déclara aussi : — Oui .. en effet Et son visage eut une expression telle que je compris tout : si ce 11 est pas la Sibérie, les travaux forcés à perpétuité, c'est en tout cas la prison sure et certaine. Je n'osai pas me montrer aux bureaux. Je préférais rester en bas de 1 escalier, en compagnie desgardiens. Cet escalier déjà m'infligeait une peur terrible 1 arge, blanc, aux marches aombreuses et régulières, il était pour moi la personnification de la justice elle-même. Quelques minutes passèrent en silence et puis l'entendis en haut de L'escalier la belle %oix -1 ..\ e et ve loutée dU chef de bureau (A suivre) L. Valu r, trad. PilfllS HSftfjéa (jour .un.itcurs et particuliers, ,1, >puU0, 10 centimes, BAUDON'SAINT LO 145, n,? Sainl Martin, PARIS