Cinéa (1922)

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cinea apprenant qu'une femme veut le brouiller avec son ami, est d'aller la saisir par les cheveux et lui bourrer la figure de coups de poing? Où diable, dans un coin perdu de Provence, recrute t-on les esthètes étranges qui, à l'insu du bon curé — il n'a donc pas de gouvernante pour l'informer de ce qui se passe dans le pays? — se livrent à de crapuleuses débauches? Mieux vaut, au fond, ne pas poser ces questions oiseuses et admirer les beaux paysages de Camargue, les bœufs qui rentrent au coucher du soleil, le fleuve entre ses rives boueuses. Et, dans ce cadre, il faut surtout admirer en lui-même, et avec Tanière pensée que la source est close, le jeu si riche, si varié, si émouvant de Séverin-Mars, les expressions tragiques, et celles aussi, plus rares et plus précieuses, à mon gré, où il se détend, redevient homme — par exemple un joli mouvement de surprise naïve et charmée quand, dans un geste spontané de reconnaissance, Marie -Louise lui baise la main. Marie-Louise, c'est Mme Tania Daleyme, dont on connaît la beauté régulière, sculpturale, imposante. Elle a pour rivale Mme France Dhélia, que nous sommes tellement habitués à voir jouer des rôles sympathiques que nous n'arrivons pas à la voir en « vampire»; nous restons persuadés qu'elle cache son jeu . . Inversement M. Maxudian vient d'interpréter de manière si réussie deux rôles de rastaquouères qu'on a peine à le prendre pour un gentilhomme authentique, un respectable père de famille, et que ses chèques inspirent une méfiance... d'ailleurs justifiée. VAN DÀELE . Pour une Nui! A'Amouv. Le fruit défendu. Miss Webb est souffrante ; c'est une catastrophe; Roggers ne restait ici que dans l'espoir de faire sa connaissance, et il est indispensable qu'il reste. Comment s'en tirer? Justement il y a à la maison une petite couturière jolie, distinguée, fine : elle remplacera Miss Webb pour ce soir; le dîner fini, elle rendra robe et bijoux et partira sous la pluie, tandis que Roggers, tout au souvenir de sa charmante voisine, la dépassera en auto sans la reconnaître. Mais il s'est épris de la prétendue Miss Webb, et elle, mariée à un fainéant, brutal et perverti, reste éblouie de cette soirée de rêve, et songe plus qu'il ne faudrait à son aimable voisin. C'est l'histoire de Cendrillon, et cette histoire, sous sa forme légendaire, s'évoque sur l'écran, telle une épigraphe. Pour que nous les regardions quelques secondes, un palais de glaces a été édifié, un corps de ballet rassemblé, un spectacle féerique réalisé... (Heureux les cinéastes américains! Ce n'est pas à eux qu'on imposerait de jouer dans le décor du film d'avant-hier, dont le nom n'est même pas effacé sur les murs, du film d'hier, dont la galerie et l'escalier sont dans tous les souvenirs; ni de transporter une seule et unique pendule dans toutes les pièces où se passe successivement l'action ou de faire resservir le pyjama que portait... Ne nommons personne, et méditons sur le film « industrie »). La donnée, .sans être neuve, est jolie; l'œuvre déraille malheureusement, et la suite n'est pas aussi vraisemblable et humaine qu'il aurait fallu pour nous intéresser. Mais quelle joie pour les yeux, et quelle satisfaction technique de voir aussi bien rendre un thème plastique! Que de détails plaisants à goûter en euxmêmes : le charmant couvert que dispose Kathlyn Williams; le petit jeu de la fausse Miss Webb, indécise entre ses multiples fourchettes; les meubles et les toilettes, la chaise à porteur où se loge le poste téléphonique; le jeu des lampes électriques lorsque Roggers et le mari se rencontrent... Agnès Ayres est belle, mobile, tendre et assez émouvante Kathlyn Williams a de la distinction, de la mesure, de l'autorité. Parmi les hommes, et après notre vieil ami