Cinéa (1922)

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cinéa LES FILMS DE LA SEMAINE Le Stratagème de Fred Lawton. Ce film serait simplement hono rable s'il n'y avait pas Elsie Ferguson ; mais elle l'ait passer sur les longueurs et les lacunes psychologiques d'une histoire dont il aurait été possible, semble-t-il.de tirer un meilleur parti. Comme Nazimova, comme Norma Talmadge, elle prend les spectateurs dé» qu'elle paraît sur l'écran; mais son grand charme est qu'on voit en elle, non pas une actrice au jeu habile et sûr, mais une femme qui vit et qui sent. Je ne parlerai pas de la scène amusante — un peu épisodique — où l'héroïne, qui tente, pour vivre, de faire du cinéma, montre dans son jeu la plus exquise maladresse et se fait renvoyer à un autre métier. Mais on goûtera le passage poignant où la jeune fille, qui n'a plus le sou, n'a pas mangé depuis deux jours, invitée à déjeuner par l'homme qu'elle croit aimer, trouve à sa place(c'est le stratagème) Fred Lawton, le riche banquier dont elle a refusé la main. Il lui propose de l'inviter au lieu de son ami empêché ; la pauvre affamée, déçue, accepte; lui, ignorant naturellement à quel point elle en est, commence a lui dire des choses aimables auxquelles, toute préoccupée qu'elle est du potage, elle ne fait aucune attention, fout ce drame douloureux du cœur et de l'estomac vit sur le visage de l'artiste. Ce film ménage une agréable surprise. Lorsque Fred Lawton a démasqué la vilenie de son rival, celui-ci, au lieu de tirer un revolver de sa poche, ou d'empoigner le banquier à la gorge, ou de lui asséner un direct vigoureux, prend sa canne et son chapeau et s'en va tout simplement, comme il aurait sans doute fait dans la vie L'idée est, en vérité. heureuse; d'ailleurs, bien qu'elle soit ancienne (à en juger par les modes du filin) il ne semble pas qu'elle ail fait école. • Isobcl faine prétendait que tout le caractère de la littérature française aurait été transformé si Paris. s'était trouvé un port de mer, ou même simplement avait vu son horizon dominé par de hautes montagnes. Il est remarquable, à cet égard, comme la littérature d'aventures a peine à s'introduire chez nous et combien elle reste //vresque. (Je songe en ce moment à M. Pierre Mac-Orlan par exemple). Les livres d'un Jack London, d'un Stewart E. White, même d'un J. O. Curwood, — si ordinaire que soit la qualité littéraire de ce dernier — sont au contraire vivants; c'est l'aventure vue du dedans, si j'ose dire — vue par quelqu'un qui sait ce que c'est que camper dans la neige, et comment il faut disposer son l'eu pour en tirer le maximum de rendement... (Et à ce propos, — cette question s'adresse spécialement à nos lecteurs américains comment n'a-t-on pas tiré un film, qui serait de premier ordre, du très amusant roman de S. E. White, The Léopard Woman'i L'interprète est toute trouvée : c'est Ida Rubinstein, sur qui le personnage de Bibi na Chuya a l'air d'être calqué. .) Taobel est un film de la neige et des glaces, basé, tout comme Kazan Chien-Loup (mais on a oublié de nous le dire) sur une nouvelle dej. O. Curwood, lequel apparaît décidément comme un bon excitateur île tilms (toute question commerciale mise à part : ceci pour répondre à une lourde remarque de Cari Laemmle, à laquelle j'ai déjà fait allusion. ) Les sentiments mis en jeu sont simples, humains, les événements trop compliqués; il est remarquable que l'inexpérience littéraire et dramatique tend vers la complication, de même que les incultes croient affirmer leur orthographe en mettant le plus de lettres qu'ils peuvent. Seuls les maîtres osent aborder et traiter profondément les données simples. Housc Peters joue peut-être un peu en dehors; quant à Jane Novak elle est, comme toujours, jolie et touchante, et s'accompagne cette fois (.l'une délicieuse petite tille. 11 y a de beaux paysages septentrionaux, encore que le village eskimo donne une vague impression de studio '.. IVAK i SB l'I II RS dan