Cinéa (1922)

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clnéa Le Coeur magnifique (1) (Suite). Je reviens sur ce film, d'abord parce qu'il en vaut la peine, ensuite parce que je ne voudrais pas qu'on fût tenté d'appliquer à SéverinMars le reproche — dans ma pensée spécialement adresse à Sessue Hayakawa — de tailler l'œuvre à la mesure de son talent. La question est complexe ; elle se pose sous un double aspect, qualitatif et quantitatif C'est ce dernier qu'on voit le plus souvent ; l'importance en longueur du rôle, le nombre de premiers plans.de « grosses tètes». Mais Sêverin-Mars était trop généreux pour pécher de ce côté là, et d'ailleurs artistiquement la chose n'a pas grande importance : ce qui en a c'est la qualité du rôle : personne ne se plaindra par exemple de la place que tient dans Rosmersholm le personnage de Rebecca.du moment que, pendant les courts instants où ils apparaissent, Mortensgard, Brendel et Fru Helscth sont aussi vivants, aussi réels qu'elle. On voit où il faut chercher le point faible du Cœur Magnifique et de beaucoup d'autres œuvres, car la question a une portée générale. L'artiste — et c'est en cela que l'art est objectif — met de lui-même dans tous les êtres qu'il crée ; même ceux qu il dépeint d'après des modèles, il est obligé, s il n'en veut pas décrire que les gestes extérieurs, de les interpréter par sa propre psychologie ; c'est dans ce sens que Flaubert disait : « Emma Bovary, c'est moimême. » Trois catégories d'artistes n'arrivent pas, ou n'arrivent que difficilement à réaliser cette objectivation: les femmes, les débutants, les interprètes-auteurs. (i) Et non point généreux, comme une erreur matérielle nous l'a fait mettre dans le titre du dernier numéro : nos lecteurs ont rectifié d'eux-mêmes. Nous Voulons voir THEOLDSWIMMIN'HQLE Le Film sans sous-titres de Joseph de GRASSE :: avec CHARLES RAY :: •w ^*. V mm"' . : Une séance du Conseil d'Administration dans Lés Rapaces. Ce qui est personnel dans les livres des femmes, ce n'est pas qu'elles y peignent leurs sentiments ou leurs aventures, réelles ou rêvées ; c'est qu'elles les attribuent à un personnage unique et central, chargé de représenter l'auteur. Relisez à ce point de vue les romans, écrits à soixante ans d'intervalle, de Mme Colet et de Mme Colette. (Le mérite de cette dernière, c'est d'avoir su faire des monodrames où l'inexistence des autres personnages est sans inconvénients). De même les débutants. Vous observerez généralement dans leurs œuvres (romans, pièces, scénarios : je l'ai vérifié une fois déplus enlisant ceux envoyés au concours de Cinêa) qu'un seul des personnages paraît plus ou moins vivant et réel — celui qui forme le reflet de l'auteur, où celui-ci dépeint ce qu'il est — dans la mesure où il s'en rend compte — ce qu'il croit être — son bovarysme — et surtout ce qu'il rêve d'être. A côté de ce seul personnage existant, les autres paraissent des fantoches conventionnels. J'en viens aux interprètes : oseraije dire qu'ils sont un peu femmes et aussi que, même s'ilsontdu métier, ils peuvent être tout aussi bien débutants que lesautres lorsqu'il s'agit d'écrire? Mais lorsqu'un interprète écrit pour lui-même, la tentation est trop forte ; comment se dérober à lui-même, ou tout au moins au personnage avec lequel il s'identifie , des expressions, des paroles, des gestes qui viennent de lui ? C'est pourquoi un interprète aura toujours plus de mal que tout autre à réaliser une œuvre équilibrée, je ne dis pas en longueur, mais en profondeur. Et si un Sjostrom échappe à ce danger, c'est parce qu'il transcrit des romans déjà existants, dont l'équilibre est établi, dont les valeurs relatives sont déjà fixées. Maintenant, avant d'appliquer à la dernière œuvre de SéverinMars ces observations d'ordre général, il faut se rappeler qu'elle constituait un essai ; qu'en la montant l'auteur même en aurait constaté les défauts, aurait pu les supprimer ou les atténuer : c'est le sort des œuvres achevées par un autre de subir, si pieux que soit celui qui les complète, de ces déformations inévitables. Lionel Landry. Nous voulons voir THE FOUR HORSEMEN OF THE APOCALYPSE par REX INGRAM d'après V. Blasco Ibanez