Cinéa (1922)

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cinéa II Quant au film proprement dit, sa charpente est une histoire assez douteuse (telle qu'elle est présentée en L'occurrence), par moment même absurde, et d'assez mauvais goût. Elle contient du bon, et du passable, et aussi du scabreux. Son résumé bref. Après avoir tué Arraud, tyran de sa patrie, la reine de Saba se rend à la cour du roi Salomon. Elle gagne sa faveur, malgré les machinations de la princesse Vashti, sa rivale. Malheureusement, en dépit de ses bonnes résolutions, elle tombe dans ses bras — on excusera l'eulogisme — la veille du jour fixé pour son départ. Il y a encore une suite, ma foi, longue : naissance d'un enfant qui s'appelle David ; (David est père de Salomon ; je crois, dans les Ecritures) rapt de David par le frère de Salomon ; combat entre les deux frères. Le Bien et la Justice triomphent. Cette suite, M.Gordon Edwards me le pardonne, est inutile. Elle n'ajoute rien au film, si ce n'est du fatras et de l'ennui. Il fallait arrêter le film sur le départ de la reine de Saba, douloureuse mais forte devant un amour impossible. Il eut alors fini en beauté. En fait, il s'achève sur une impression de fatigue, que le rappel de quelques bons moments ne tempère, qu'après réflexion. Savoir se limiter, est un art délicat. L'interprétation de Queen ofSheba est excellente. De même que la reconstitution des décors et des costumes elle fait honneur à M. Gordon Edwards, producer de Salomé, de méopatre, etc. Iîetty Hlythe (la reine de Saba) est belle, d'une beauté harmonieuse, robuste et saine. Elle provoque l'admiration. Bien que le Directeur de production ait pris maintes libertés avec les Saintes Ecritures, il lui sera, grâce à elle, beaucoup pardonné... Apropi des : Trois Mouaqueta versions. Les deu Les di odes. mine en toutes choses, il y avait •entes manières de « rendre » le de Dumas, et la meilleure Celle . Diamant-Berger, de même que de MM. Knoblock el Fred Niblo pas la meilleure. C'est le pis que isse dire d'elles Diamant-Berger, avec L'avantage oc ut Ions réelles el des décors véues, a ilonné mu' transcription te, mais froide. Sa réalisation est sans relief Elle n'émeut pas. Elle se déroule avec une ponctualité qui serait désespérante, si l'on n'avait, par contre, l'impression que c'est du travail « bien fait ». Son film est une reproduction en images, plutôt qu'un film c'est-à-dire qu il n'a pas été conçu et réalisé suivant les lois distinctes qui veulent que l'oeuvre cinégraphique soit un enchaînement déterminé de faits et de sentiments visualisés, suggérant puis provoquant l'émotion. On le regarde, non pas avec cette attention profonde qui révèle une commune sensibilité, mais seulement, le plus souvent, avec curiosité, comme on en peut éprouver devant un merveilleux kaléidoscope. Faire de chaque épisode un « tout »,où l'inconnu eût semblé nouveau, grâce à un cer tain traitement du sujet, — que mon ignorance, d'ailleurs, ne un permet pas d'indiquer plus explicitement — là, résidait la difficulté. Il n'appartint pas à M Diamant-Berger il*' la surmonter. M. E. Knoblock, lui. en dramatlsi averti et sur île sou métier, a pei mis ce chef-d'œuvre de technique qu'est /.es Trois Mousquetaires américain. Son scénario est dans sou genre un modèle. Il sera pour beaucoup un enseignement. A rencontre de M. Diamant B qui Introduisit un par un. à Leur heure, ses personnages, suivant pas à pas. chapitre par chapitre, Leur* gestes et leur» déplacement! qui L'obligea a nue consommation appréciable de sous-titres — M. Knoblock nous situe dès les premières scènes au cœur de l'action. Avec quelle maîtrise ! Qu'on en juge. Le film nous montre dés 1 abord Louis XIII et le cardinal jouant aux échecs. Voici un sous-titre : i Nous voyez qu'il vous faut faire attention. Votre reine est encore menacée par un cavalier! » Le ton de la remarque, son ironie et sa menace nous sont alors rendus sensibles par le jeu des acteurs. Le roi se lève, demandant des explications nettes. Le cardinal incline un peu la tète et sourit. Nous savons ainsi leur caractère et position respectifs; le conflit qui déjà agrippe l'attention. Nous savons tout cela, et voulons savoir plus encore. Voici l'art du cinéaste. .M. Diamant-Berger, avec logique et clarté, dirigea bien ses scènes. M. Knoblock sut mieux les choisir. En tout art, le choix n'est-il pas l'élément primordial qui permet la perfection. La version française est irréprochable quant à l'exactitude de l'action ; mais celle-ci, en tant que vie, mouvement, puissance latente d expansion, manque... diraije de vigueur. Elle ne porte pas la grille d'un maître. Elle ne dégage pas malheureusement l'enthousiasme, de la création. Elle parait lente, d'autre part, en raison peut-être de la fidélité scrupuleuse avec laquelle elle s'attacha à reproduire jusqu'aux allées et venues accessoires de personnages plus ou moins importants Planchet enquête d'un logis par exemple. Ce ne sont là que quelques mètres de pellicule, d'accord ; mais ils alourdissent le film. Ils u en seraient pis moins regrettables s'ils ne taisaient que 1 allonger On ne les expliquerait que par le besoin louable en soi d'avolrfalt une répartition équitable des grosses téteS, OU des plus petites, entre les artistes renommés qui prêtèrent leurs concours. Chacun il SUS à sa part. Chccun l'a en entier, et la rend en acleur consciencieux du rôle propre qui lui lut SSSlgné. Ceci e.-l tout à L'éloge de M. Diamant-Berger. Aucun des personnages n'empiète sur Les droits d'un protagoniste, rout et tous se subordonnent au thème, ce qui assure au Blm une meilleure at> nu. sphér, l'équilibre des valeurs j étant maintenu. Il n'en \ a pas de même dans la \ ersion nmérh aine I I, d' trtagnan est Dieu I i toile, ce qui est Idendlque Douglas Fatrbanka est son