Cinéa (1923)

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cinea CINÉ A chez JAQUE CATELAIN JAQUE CATELAIN dans Le Marchand de Plaish C'est malgré une forte grippe que Jaque Catelain a pu me recevoir et se soumettre au supplice de l'interview qui n'est, après tout et souvent, qu'un plaisir. Quoi de plus plaisant de confier au public, ce grand curieux, les quelques détails dont il est si friand sur les vedettes qu'il chérit. La voix de Jaque Catelain est grave en dépit de ce que l'on croit. Il parle, parle, et ses intonations ont des raisonnances mesurées, judicieuses, pesées. Il ne juge pas les autres, il les admet ou les combat. Il se juge luimême, surtout. Il raconte, suggère, émet une opinion avec l'œil fixe qu'on lui connaît, qui ponctue chaque idée. On l'écoute. Et c'est très agréable. Il vous dit ainsi que sa grande joie fut d'interpréter Don Juan. Depuis longtemps ce rôle le hantait et il hanta son rôle. Cette plume et cet amour, tous deux beaux panaches que l'on porte haut lui étaient à cœur. Et il a été Don Juan avec grand plaisir et appréhension, avec fougue et retenue un peu, comme il croit qu'il fallait être. Puis ce fut Le Marchand de Plaisirs qui nous en procurera d autres. Nous y verrons deux personnages bien différents tenus par luimême où il ne paraît pas, dans l'un, lui-même, et où il lui est difficile dans l'autre de le rester. Composition pure, en somme, mais attachante parce que motivée. Tirée d'un vieux conte Scandinave cette histoire plaira ; la partie psychologique vaut la partie plastique et toutes deux sont liées étroitement. Ici, M. Catelain me vante la docilité et le grand vouloir, qui est pouvoir, de Marcelle Pradot, très fine dans un rôle tout en finesse. Ses robes y feront du bruit. Il n'a du reste qu'à se féliciter de ses collaborateurs, Philippe Hériat et Mines Claire Prélia et JAQUE CATELAIN par lui-même Ulrica Nystrom. Il m'avoue qu'il s'est essayé là à la mise en scène et que sa tâche a été allégée par Marcel L'Herbier, superviseur délicat ; que la réalisation de cette œuvre se déroula au milieu d'un grand nombre d'amis qu'il tient à remercier, qu'enfin il en escompte du succès, moins par le sujet en lui-même, mais par la formule qui s'y applique. Et puis... Mais il s'arrête. Son œil s'est fait plus sombre, son front se plisse d'un trait imperceptible et il prononce ce mot dur, froid un peu, de Kœnigsmark. Il me dit l'excellent travail qu'il y a fait, et celui, important, qu'il a encore à y faire. Il me dit l'effort superbe de Léonce Perret et l'agréable compagnie d'Huguette Duflos. Il me raconte enfin ce prodigieux voyage au pays des beaux châteaux où le vin mûrit tard et le houblon plus tôt. lime dit ses espoirs, ses craintes, ses recherches vers ce qui est, plus, vers ce qui n'est pas. Et il ne cache pas une volonté ferme, incisive, fondée qu il a sur tout cela et sur bien d'autres choses. Il a, en effet, des projets, (vilain mot en passant), mais qui, il l'espère, seront des réalités. Il doit tenir un rôle important dans Phèdre aux côtés d'Ida Rubinstein où il collaborera encore au talent si large de Marcel L'Herbier. Il doit aussi imminemment mettre en scène un nouveau film dont il sera l'interprète et dont l'esthétique aura été aussi peu exploitée que possible. Il a enfin de grands espoirs sur ses interprétations futures, l'œil grand ouvert, sans remords, car il est de ceux qui peuvent regarder en arrière. Il en est si peu qui osent regarder en avant... Et puis, enfin, peut-être l'Amérique et ses contrats d'or, son soleil inimaginable et ses commodités pourraient très bien un jour le tenter. Mais il y a encore beaucoup à faire ici, du nouveau à trouver... La voix de l'interprète se fait plus grave encore ; il a pourtant le regard clair. Celui qui interpréta minutieusement Rose-France, L'Homme du Large, El Dorado et autres poèmes que nous n'oublierons pas me dit au revoir entre une forte quinte de toux et une poignée de main ClIRISTlANY.