Cinéa (1923)

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0 clnéa ! Derrière l' Écran I FRANCE A? André Hugon, avant d'entreprendre son grand film sur la vie du célèbre bandit Provençal Gaspard de Besse, va tourner Le petit Chose, d'Alphonse Daudet. • Le cinéma, déjà si étroitement lié à la musique, songe, paraît-il, à une alliance plus intime avec la poésie. Dans certains cercles bien informés on parle de la collaboration de M. Marcel L'Herbier et de M. Canudo. Elle porterait sur une forme nouvelle de cinématographie lyrique. 11 s'agirait de composer autour d'un poème récité, une atmosphère rythmique d'images, c'est-à-dire de donner à l'émotion verbale une correspondance simultanée d'émotion visuelle. Le premier essai porterait sur le Jet d'eau, un des «chants »du Poème du Vardar, de M. Canudo. On sait que M. Maurice Ravel a écrit pour ce poème un « Frontispice Musical»; M. Marcel L'Herbier composera de son côté un « Frontispice d'Images ». Il sera passionnant de juger ainsi le parallélisme de l'émotion musicale et de l'émotion visuelle. Cette nouvelle forme d'art que le Cinéma va nous apporter s'appellerait Cinég ranimes. • Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on l'a constaté : le cinématographe est loin encore d'avoir son vocabulaire propre. Mais comment nommer une extériorisation de sentiments pareille à celle que réalise Charles Ray, seul, au milieu d'une chapelle et frissonnant de peur, dam 1 a Cloche de Minuit? Au théâtre, cela s'appellerait unmonologue. Mais eut-on user d'un tel vocable, sans commettre un conire-sens, quand il s'agit de l'art muet ? Cependant, Charles Ray (virtuosité artistique qu'on n avait pas vue avant lui), tient l'écran à lui seul pendant de bonnes minutes. Il s'agite sur son banc, se lève, marche, se rassied; il est inquiet, il choisit sa place en songeant que s'// vient, il le verra venir. Qui, II? Ceiui qu'on attend quand on a peur. Et vous, n'eûtes-vous jamais peur? dit Toppfer dans une de ses nouvelles. Le soir autour de l'église, à l'écho de vos pas, lorsqu'un genou sur le lit vous n'osiez retirer l'autre pied, crainte que, de dessous, une main... Prenez la lumière, regardez bien : rien, personne, posez la lumière, ne regardez plus : // y est de nouveau. C'est de celui-là dont Charles Ray appréhende l'apparition. Il veut lire, mais il est distrait; il essaie de relire encore, mais il tient son livre à l'envers ; il tente de compter jusqu'à cent pour échapper à sa crainte obsédante ; il se met à siffler... Quand un homme qui a peur se met à siffler, c'est qu'il est extraordinairement bas. Tout ce désarroi de son esprit troublé, Charles Ray le raconte à nos yeux avec un prodigieux talent. Comment nommerezvous cette mimique, ces attitudes confidentes? Comment appellerez-vous ce mono...? Oui, comment l'appellerez-vous ? nous le demandons. • Très solennellement, au cours d'une émouvante cérémonie organisée par l'Association générale des Etudiants, le film de Pasteur a été présenté pour la première fois dans le grand Am phithéâtre de la Sorbonne, le jour même du centenaire de la naissance de l'illustre savant, le 27 décembre 1922. M. Léon Bérard, ministre de l'Instruction publique présidait, ayant à ses côtés M. Paul Appell, recteur de l'Académie de Paris, les représentants de la famille et de l'Institut Pasteur, ainsi que les délégués de nombreuses associations d étudiants étrangères. Le film nous restitue la vie et l'œuvre de Pasteur, avec une conscience et un respect dont il faut savoir gré aux réalisateurs, MM. Edmond Epardaud, scénariste précis et biographe éloquent et Jean Epstein, metteur en scène délicat, fort ingénieux dans ses essais de visualisation scientifique. Le succès fut unanime. Plus de dix fois on applaudit et la projection se termina au milieu de l'émotion générale. M. Léon Bérard loua très vivement le film et félicita M. Jean Benoît-Lévy, directeur de l'Edition Française Cinématographique. A la sortie, les rares cinéastes professionnels qui avaient pu réussir à se glisser parmi la noble assemblée de professeurs et d'étudiants, vantaient l'extraordinaire ressemblance de M. Mosnier, un Pasteur de grand style, et l'excellence de la photo signée Edmond Floury. Nous espérons annoncer prochainement la présentation officielle du film Pasteur. CHARLES RAY dans La Cloche de Minuit CL. C.U'ÎIOM