Cinéa (1923)

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LA "NEF DE GÂBRIELE DANNUNZIO AVEC IDA PUBINSTEIN N'est-ce pas une consécration nouvelle pour l'art cinégraphique que cette réalisation muette d'un chefd'œuvre de poète? Qu'une création, «ortie toute vivante, toute chargée de mots et de rythme verbal, puisse être traduite en images visuelle», presque sans commentaires, n'est-ce pas une preuve définitive de l'élévation du cinéma au degré le plus haut de l'art, aux côtés même de ses aînés, la poésie, la peinture, la musique et la danse? Nous avons regardé La Nef comme nous l'eussions écouté, religieusement, avec une passion contenue, qui ne demandait qu'à suivre les mouvements imprimés à l'action dramatique par le génie de d'Annunzio. Les gestes inspirés par l'auteur de La Jioconda et de La Ville morte nous ont rappelé les enthousiasmes que soulèvent en nous, à la lecture, ces mots qui éclatent à chaque page de ces pièces frémissantes d'art et de beauté. La Nèfles égale, sans doute. Dans la réalisation cinégraphique, il y a aussi des images qui éclatent; on ne souffre pas de l'absence étonnante du verbe. On est plus près, peut être, de ce qui l'inspira. L'écran seul, nous a-t-il paru, séparait du public, le génie du poète. Après avoir entendu Ida Rubinstein dans Le Martyre de Saint-Sébastien, il est émouvant de la revoir dans un beau film. On la retrouve avec le sentiment qu'elle est plus vraie, pour ainsi dire plus intime, sur l'écran que sur la scène. Son jeu passionné est celui qui convenait au rôle. Peut-être moins aisé, moins sûr, moins maître de soi-même, il se domine complètement à nouveau dans les plus belles scènes, notamment pendant les danses, qui sont admirables, et pendant le massacre à coups de flèches des hommes qui supplient et appelleni, du fond de la fosse, la mort donnée par l'être fantastique qu'ils aiment tous. Dans ces images audacieuses, merveilleusement réalisées du point de vue technique, la volupté, la mort, l'amour se mêlent et forment un ensemble, pour ainsi dire, symphonique. Une scène émouvante de « La Nefy>. IDA RUBINSTEIN qui va tourner Phèdre et Un Jardin sur l'Oronte. C'est alors, à notre sens, que La Nef atteint son point culminant. Une esthétique du Cinéma ne saurait omettre d'en tirer les enseignements les plus encourageants, les plus définitifs. Il est possible, à présent, pouvons-nous affirmer, de traduire à l'écran les sentiments les plus complexes, les situations les plus dramatiques, les paroxysmes et les crises les plus difficiles à peindre. La poésie est une manière sublime d'assembler le» images. Le Cinéma en est une autre, plus neuve, plus maladroite encore, mais plus directe et digne des efforts des plus grands afin de devenir, dans peu de temps, un art complet, capablede traduire les conceptions les plus hautes, les plus lyriques de l'esprit. Jean Tedesco.