Cinéa (1923)

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14 cinéa LES PRÉSENTATIONS DE LÀ QUINZAINE Cosmograph. — La Poupée Brisée est, sur le joli thème sentimental de l'opérette française La Poupée, une délicate symbolisation de tous les rêves d'idéal que les circonstances brutales de la vie suffisent à anéantir. Vrai film d'art avec une recherche d'esthétisme qui plaira aux raffinés. Certainsdétailsdelaréalisation chinoise sont contestables, mais nous sommes là en plein domaine de fantaisie. Interprétation curieuse très poussée dans le sens purement plastique. Puissantes oppositionsdeblanc et de noir dans la photo. • Films Airell. — Pour leurs débuts deux bons succès. Une comédie très gaie : Miss Hurluberlu où il y a une jolie idée de scénario bien conduite et bien réalisée en images. Mlle Lucie Doraine, nouvelle étoile française, a un charme très personnel et une intelligence de l'écran qui l'imposent. Le second film L'Angoissante Epreuve est l'histoire d'une mystification qui menace de mal finir. Mais tout s'arrange à la fin et le mari volage qu'on voulait corriger de ses abominables habitudes s'amendera. Il nous le promet et nous le croyons sans peine. Bonne mise en scène avec l'attrait unique des Ballets Russes. • Fox-Film. — Un ciné-roman nouvelle formule en 3 épisodes, Traqué I Le héros excellemment représenté par George Walsh est un naïf qui s'imagine qu'en s'emparantde ce qui lui est dû il ne vole personne. La justice n'est pas tout à fait de son avis. Le naïf était pourtant de bonne foi. Il se laisse convaincre de l'impossibilité matérielle et morale de telles reprises personnelles... Et il épousera la jeune fille qu'il aime T • Gaumont. — Le Courrier de Lyon était le grand événement attendu. Nous n'avons eu que le prologue et la première époque de cette vaste fresque historique. Nous reparlerons de ce film qui contient d'amples beautés. La Danseuse Idole est un film déjà ancien de D. W. Griffith, avec Clarine Seymour et Richard Barthelmess. Griffith y déploie un sens du paysage extraordinaire. La forêt tropicale noyée dans une atmosphère de lumière lui suggère des oppositions photographiques incomparables. • Harry. — Miss Betty Balfour a fait la conquête du Paris cinégraphique. C'est le meilleur espoir de l'Angleterre, espoir déjà réalisé. Dans La Gosse de Whitechapel elle est étourdissante de verve et de fantaisie drolatique avec quelques instants de fine sensibilité, comme La Petite Marchande de Fleurs de Piccadilly,' Son Vieux Papa et Squibs gagne la Coupe de Calcutta nous l'avaient révélée. A noter quelques types de vieilles demoiselles anglaises bien silhouettés. Paramount. — Sous la Griffe nous impose l'histoire assez médiocre d'un jeune homme sympathique qui, fiancé avec une charmante jeune fille, se voit accuser de vol par un rival... mais la vertu et l'amour finissent par triompher. Et le jeune homme sympathique épousera la jeune fille charmante. Ne nous avait-on pas déjà annoncé que l'Amérique elle-même réclamait autre chose que ces fadaises ? • Pathé-Consortium. — Une réédition très heureuse du Petit Café où l'excellent Max Linder triomphe. Revu aussi avec plaisir le lamentable plongeur que figure Henri Debain. Une fantaisie J'Accuse aussi î interprétée par des animaux savants est la version réduite de Bêtes comme les Hommes..., de Machin Le chien photographe et son collègue opérateur de ciné, le lapin violoniste, la basse-cour à la noce, l'oie policeman ont obtenu un succès très mérité. • Universal. — Lon Chàney réalise dans Tu ne tueras point un véritable tour de force. Il romantise avec une grâce infinie son masque grimaçant et plie 8a nature diabolique aux suavités d'une âme de primitif. C'est pour nous, pour tous ceux qui n'avaient pas entièrement aimé Satan, une révélation. Le film de l'Universal a une allure extraordinaire et reflète d'émouvantes beautés. • Phocéa. Un beau drame qu'on dirait extrait de Servitude et Grandeur militaires et qui exalte l'hon neur du soldat : Les Deux Sergents. Rattaché à l'épopée napoléonienne et dominé par la figure du grand empereur, le drame s'élève et nous élève. L'émotion en jaillit à chaque instant. Habilement mis en scène et photographié avec goût Les Deux Sergents est un film digne d'une longue carrière populaire, car il est foncièrement public. Jean Tri: vise. Paramount. — Les Opprimés. — Nous avons retrouvé dans Les Opprimés une action qui nous avait toujours paru digne d'être réalisée cinégraphiquement. N'y a-t-il pas dans les horreurs de l'occupation espagnole des Flandres, tous les éléments dramatiques désirables? Les caractères eux-mêmes semblaient déjà, du fond de l'Histoire, demander place sur l'écran. Le duc d'Albe, figure tourmentée, nous est apparu dans Les Opprimés tel que nous désirions le voir. Dans ce remarquable film, l'opposition continuelle de l'Espagnol et du Flamand n'a jamais été négligée. Les paroles que prononce l'oppresseur et celles que clame ou gémit l'opprimé sont projetées dans un cadre justement évocateur. Mais les costumes sont beaux, les scènes de l'Inquisition remarquables, les tableaux des Supplices et du Conseil des Troubles tout à fait étonnants. André Roanne est un jeune conte de Hornes plein de fougue, de gaîté, d'insouciante bravoure. Il tient son noble rôle avec honneur auprès de Raquel Meller. La grande artiste n'a pas été pour nous une révélation. Nous pouvions tout attendre de son talent, de sa sensibilité, de sa rayonnante fraîcheur. Il est merveilleux qu'elle ait pu dépasser notre attente. Nou8l'avon8 regardé avec un plaisir délicieux, tant sa jeunesse avait de charme et de douceur, tant sa simplicité nous reposait d'un fatiguant cabotinisme. Raquel Meller est émouvante. N'est-ce pas tout dire? Qu'elle s'éloigne, dans son déguisement adorable de Flamande, portant sur ses épaules les lourds fagots que son complice lui a gaiement donné pour l'aider à détourner leurs agresseurs, ou qu'elle danse en robe de parade aux fêtes du gouverneur, nous ne pouvons détacher d'elle nos yeux ravis par tant de grâce menue et spontanée. Jean Tedesco.