Cinéa (1923)

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clnea L'Effort d'une grande maison Française Avant la guerre la France était la principale pourvoyeuse de films et tous les pays du monde étaient tributaires de notre production. En 1914, metteur» en scène et artistes furent mobilisés, les studios furent fermés et les maisons d'édition durent, pour alimenter les salles, se tourner vers la production étrangère, principalement américaine. Il en fut ainsi jusqu'en 1918. Mais la fin de la guerre ne marqua pas malheureusement la lin de l'abstention française. L'élan était donné au film américain. Le film suédois prenait une place. Le film italien s'efforçait de garder la sienne. Et le film allemand pointait à l'horizon . Que restait-il pour nous ? On connaît le marasme dans lequel se débat la production française depuis quatre ans. Pas de débouché assuré à l'étranger. Moins de 2.000 salles. Et la concurrence trop souvent « déloyale » du film étranger sur notre propre domaine î In homme cependant crut en la production française. Déjà en 1920, il la sauva en assurant l'existence — et quelle magnifique existence I — à un cbef-d'œuvre qui ne trouvait pas preneur. Il faut le dire bien haut. En achetant L'Atlantide et en l'éditant M. Louis Aubert fit une bonne action. Il est heureux pour lui et pour la moralité du commerce qu'il ait fait en même temps une bonne affaire. L'Atlantide donna l'impulsion en réhabilitant le film français. Mais M. Louis Aubert trouva trop simple d'accorder sa confiance à une œuvre cinégraphique déterminée. Il voulut encore synthétiser l'effort français. Et l'an dernier, il se mit courageusement à la tète du mouvement de rénovation que tous attendaient. Il avait commencé avec Li-Hang le M. LOUIS AUBERT cruel. Les Mains Flétries, Le Lys Rouge, La Montée vers l'Acropole. Il continua avec L'Assommoir cependant qu'il mettait sur pied un formidable programme comprenant Roger la /Fonte, La Dame de Monsoreau, Serge Panine, Le Roi de Paris, Les Hommes Nouveaux, La Bête Traquée. Il éditait Phroso, la belle œuvre romanesque de Mercanton. Et cette année il va continuer avec Simple Erreur, de Gaston Dumestre et Maurice Chaillot, Le Voile du Bonheur, d'après le drame de M. G. Clemenceau par Violet, Sarati le Terrible et Les Jardins de Murcie, de Mercanton et Hervil. Il faut connaître toutes les difficultés de la production et l'incertitude de la location actuelle pour apprécier à sa juste mesure un tel effort. On n'avait jamais jusqu'à présent aventuré autant de capitaux sur un programme de réalisations françaises. Le risque était réel et susceptible de ruiner la plus solide organisation commerciale. M. Louis Aubert courut sa chance — la chance du film français — avec cette rude franchise et cette décision confiante qui prouvent son caractère. Et le succès vint couronner son œuvre. L'exemple de M. Louis Aubert est encourageant pour l'avenir de notre production. Car il démontre péremptoirement que le film français est capable de gagner de l'argent dès qu'il est endigué et dirigé, dès qu'il est produit industriellement et commercialement selon une méthode éprouvée, dès qu'il est imposé par une action persuasive et constante. Au cours des pages qui suivent nous essaierons de montrer dans le détail toute l'ampleur de la tâche énorme que s'est imposée l'actif administrateur des établissements Aubert, tâche qu'il a menée aujourd'hui à bien pour le plus grand profit et aussi pour l'honneur de l'édition française. En terminant cet article liminaire faisons le vœu qu'il ne s'arrête pas là et qu'il intensifie encore, si possible, son vaillant effort. Il trouvera pour le seconder et le suivre la masse des énergies nationales intéressées.