Cinéa (1923)

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cinea 25 gle jalousie, frappe... Il est arrêté, Marcya convaincue de complicité passe en jugement et est condamnée à mort. Dans sa prison Marcya reçoit la visite du jeune prêtre qui lui reproche son infâme conduite et l'exhorte au repentir. Il lui rappelle alors le châtiment qui fut imposé dans les temps bibliques à Sodome et Gomorrhe, les deux villes abhorrées. Et c'est toute l'histoire de cet épisode fameux qui se déroule à nos yeux, les saturnales bientôt suivies de la pluie de feu qui déchaîne sur les villes impures des torrents destructeurs et régénérateurs... Le prêtre a fini de parler. Les bourreaux entrent et entraînent Marcya vers l'échafaud. Marcya pousse un grand cri... et se réveille sur son sofa du pavillon chinois. Mais des pas s'approchent. Le père et le fils se rencontrent à la porte du pavillon... Pris de soupçon Habner se précipite pour frapper Stany , mais le prêtre surgit et s'interpose entre les deux hommes. Il entraîne le jeune homme loin des tentations mauvaises. Mais Marcya, frappée par son rêve, se sent régénérée et dans un généreux élan de tout son être elle court au chevet de Hels agonisant. Tel est le sujet dont le symbolisme s'accompagne d'une intention morale très précise, puisque la grâce — comme on disait au temps de Port-Royal finit par toucher l'âme de l'indifférente et perverse Marcya. Il fallait pour le mettre en œuvre des moyens extraordinaires. Toute la partie antique est traitée avec une magnificence qui stupéfie. Les perspectives de pierres avec l'échafaudage invraisemblable des étages qui semble escalader le ciel, les défilés de milliers d'hommes ont paru d'une splendeur inaccoutumée. Mais le point culminant de cette mise en scène grandiose est sans contredit la destruction de Sodome et Gomorrhe. La pluie de feu, les explosions qui font la terre s'entr'ouvrir, la fuite éperdue de la foule à travers les monuments qui s'effondrent, ce vaste tableau est un chef-d'œuvre cinégraphique supérieurement conçu et réalisé. Il fut longuement applaudi. L'interprétation du Sixième Commandement est digne du film. Mlle Lucie Doraine qui devient d'emblée une étoile internationale a fait de Marcya une figure d'un réalisme achevé. Les artistes qui interprètent Stany, Habner et le prêtre, conduisent l'action avec une intelligence et une science de l'écran très louables. Les Etablissements Bancarel, concessionnaires de l'Union-Eclair, débutent par un coup de maître... Le Sixième Commandement est un grand film d'art. LES CINÉASTES ADOLPH ZUKOR et "PARAMOUNT" La personnalité d Adolph Zukor est sans doute la plus considérable du Cinéma. Le premier — et le seul encore à ce jour — il comprit complètement que le Cinéma est international et doit avoir une organisation internationale. Quand il fonda la Famous Players Films C° en 1912, il n'y avait pas à proprement parler de Cinéma Américain. Tous les écrans de l'Union montraient des bandes courtes et simples signées Gaumont, Pathé, Eclair, Eclipse, etc. Le marché français alimentait le monde entier. On sait que tout cela a changé et que la dispersion des efforts, voir le manque d'efforts, firent passer le commerce des films français du premier rang à... disons : à l'avant dernier. Les artisans du cinéma français, un peu honteux, des succès de NewYork et de la Californie disent volontiers : « Luttons contre les Américains... ». Ils ne semblent pas très au courant de ce qu'est le monde du cinéma en Amérique. Savent-ils seulement combien il y a d'américains dans la cinématographie américaine ? Peut-être pas trente pour cent. Mais on y rencontre des italiens, des espagnols, des anglais, des français, des allemands, des russes, des Scandinaves. On ne demande à chacun de travailler intensément, d'apporter — si possible — quelque chose de nouveau, et de parler de langue locale. C'est tout. Nous voilà loin de ce nationalisme qu'on a intempe8tivement et dangereusement mêlé à notre labeur cinégraphique et qui donne au moindre figurant l'air de faire de la politique. Adolph Zukor n'est pas plus américain que les autres, et pourtant le voilà roi du film américain. Il vint d'Europe centrale à New-York vers la seizième année, pas autrement que les adolescents de Marseille et d'Agen viennent conquérir Paris. Il possédait, je crois, une douzaine de dollars et ce bibelot discret qui s'appelle la volonté. Il gagna sa vie comme commis de boutique chez un fourreur. Plus tard, il va s'installer à Chicago. Il travaille. Il invente. Il se marie entre temps. Et puis, peu à peu, il entreprend. Il renouvelle les possibilités commerciales des distributeurs automatiques à un penny. Cela devient une grosse affaire, une série de grosses affaires qui s'affirment et se multiplient. Parmi cent autres, Adolph Zukor a l'idée de posséder un cinéma, il en posséda bientôt deux, puis trois, puis quatre, puis beaucoup d'autres, puis... Puis il s'aperçut que la production des films allait tout compromettre. Le public se lassait de voir toujours les mêmes films et toujours la même