Cinéa (1923)

0 cinéa il joue Don Joué ; Jeanne d'Arc(Joan the ivoman) dont on nous annonce la réédition ; Les Conquérants (The ivoman gott forget) ; Le Talisman (The Devil Stone) qui sont de belles et intéressantes productions où Cécil B. de Mille, alors à ses premiers succès, a mis un talent indiscutable, fait de clarté et de force. Il est également le partenaire d'une star à ses débuts, Elsie Ferguson dans For Eve r qui obtint un gros succès. Il devient alors lui aussi officiellement star. Il est successivement l'interprète de Cœurs farouches ; La Maison du Silence (The House of Silence) ; Man of the Music mountain) The Fire/ly of France, Le Revenant, The Valley of the giants (La Vallée des Géants); Le Roi du Volant ; The Source (Le Barrage) ; The Man from Funerol Range, Too many Millions, The Dub, The Roaring road ; Le Hallebardier (You are fired) ; alias Mike Moran,Belive the Xantippe, L'Aventure de David Strong (The love burglar) ; The lottery Man (Un Mari pour un dollar) ; Le Roi du Volant ; La Revanche du Destin ; Haivthorme of the U. S. A. Viennent alors les films sportifs où l'humour et l'automobile jouent de grands rôles : Entre le Marteau et l'Enclume ; Sa 40 HP. ; Champion d'amour et de vitesse ; Toujours de l'Audace ; Le Démon de la vitesse ; L'Ecole du Charme, avec Lila Lee ; Train Spécial, avec Agnès Ayres ; Faut-il Avouer ? avec Gloria Swanson. Nous verrons bientôt La Drague Infernale, avec Lois Wilson ; Les Affaires d'Anatole fou Le Cœur nous trompe), avec Gloria Swanson ; Excès de Vitesse (ou Le Circuit de l'Amour) avec Agnès Ayres ; La Crise du logement, avec Lila Lee ; Le Débrouillard, avec Bébé Daniels; et Pour sauver un Royaume avec Lila Lee. Nous l'avons revu dernièrement dans L'Invitée de Cecil de Mille, (que le même a retourné depuis sous le titre : Le Fruit Défendu), et qu'il mit en scène en 1916. Les tout derniers films que Wallace Reid a tournés en Amérique sont : Peter Ibertson, un film à costumes ; A travers le Continent (Across the Continent) avec Lois Wilson ; Le Dompteur de Spectres(The Ghost Breaher) avec Lila Lee ; Braves Gens (Nice People) avec Bébé Daniels et Clarenée la dernière production qu'il ait achevée, avec Agnès Ayres, May Mac Avoy, et Kathlyn William. Il laisse un film inachevé : Nobody's Money (l'argent qui n'appartient à personne), et que Jack Holt a repris. Déjà, depuis près de six mois, Wallace faisait preuve d'irrégularité et ne tournait qu'avec effort. Ses journées et ses nuits se passaient en compagnie d'amis et c'étaient de continuelles parties de plaisir où l'on mangeait et buvait beaucoup. 11 avait l'habitude depuis peu d'user de stupéfiants. Lui, jadis si fort et musclé était déjà depuis quelque temps faible et maladif. Il abusa également d'alcool, entraîné en cela par diverses personnes qui se disaient ses amis. Sa femme ne pouvait rien y faire, et le foyer était souvent déserté. Au lieu de tourner dix films par an comme en 1919, 1920 et 1921 il l'avait fait, il n'avait pu en interpréter que trois, dernièrement, en l'espace de 10 mois. Sa santé ayant décliné brusquement, aggravée d'un mal aux yeux assez vif contracté au studio, il fut obligé de se coucher et bientôt d'aller à l'hôpital. Tout s'en mêlant et les soins ayant été donnés contrairement à ce qu'ils devaient être, Wallace Reid movirut dans la nuit du 15 au 16 janvier après une agonie de deux jours. Il laisse une femme en pleurs, Dorothy Davenport, un fils, William, charmant bambin que les magazines américains reproduisaient très souvent jouant au cow-boy avec son père, etun autre petit garçon qu'il avait adopté depuis peu. Triste fin d'un charmant garçon, qui aurait pu donner encore long temps des œuvres fraîches et saines, pleines de cet humour fin et nuancé qui le caractérisaient. Brusque départ d'une claire silhouette, jeune et neuve comme seule l'Amérique peut en donner, et que j'ai essayé (dans un ancien numéro de Cinéa) de définir en quelques lignes. Si ses films, les derniers surtout vus en France, ne se départissent pas d'un certain côté conventionnel, du moins avaientils pour eux cette facilité psychologique, cette clarté sportive qui laisse un souvenir frais et serein. Cette carrière, brisée en plein essor, (n'oublions pas que l'an dernier Wallace Reid fut le premier d'un grand référendum de vedettes) ne laissera que des regrets. Avec Réjane, SéverinMars, Robert Harron et Olive Thomas, Wallace Reid laisse un vide 8ur l'écran qui ne pourra être comblé. Sa personnalité était trop définie, et ses qualités, pour faciles qu'elles semblaient être, n'en étaient pas moins rares. Le sport, le cinéma, l'optimisme surtout ont perdu un de leurs meilleurs représentants. Nous aurons heureusement la joie de le revoir pendant encore deux ou trois ans, dans les films qu'il reste à éditer et les rééditions qui s'imposent. Puisse ce sourire ne pas partir trop vite et laisser à ses nombreuses admiratrices et admirateurs le temps de revoir, avec mélancolie, combien subtilement Wallace Reid savait charnier. Jaque Christiany. Agnks Ayrks et Wallace Reid dans Le Circuit de l'Amour.