Cinéa (1923)

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cinéa 19 L'AFFAIRE DU COURRIER DE LYON Voici une des plus sérieuses et des plus consciencieuses manifestations de larteinégraphique français! Cette « chronique romanesque » en trois époques ressuscite une vieille et douloureuse affaire judiciaire, une de ces « erreurs » historiques dont l'humanité garde tristement le souvenir. En s'attaquant à cette sombre aventure, M. Léon Poirier fut surtout séduit par son côté troublant. Comme jadis Voltaire l'avait fait pour Calas, M. Léon Poirier voulut rouvrir un procès. 11 exhuma les pièces et les documents et magnifiquement plaida pour le malheureux Joseph Lesurques, guillotiné à la place d'un autre. Il le fit à l'aide de tous les moyens que lui offrait la cinégraphie moderne. Et son œuvre en images mouvantes a toute la valeur d'une thèse historique. Thèse puissamment échafaudée dont l'éloquence ne se ralentit pas une seconde. L'Affaire du Courrier de Lyon nous intéresse et nous passionne comme un compte rendu de procès célèbre. Nous souffrons des angoisses de Lesurques et de sa pauvre famille, nous nous indignons au spectacle des crimes monstrueux de son sosie Dubo8c, le véritable auteur de l'assassinat du courrier. Ce formidable fait divers nous prend tout entiers. C'est la meilleure preuve que M. Léon Poirier a complètement réussi. L'excellent metteur en scène, l'auteur de Jocelyn et d'Ames d'Orient, manifeste dans cette nouvelle œuvre une maîtrise extraordinaire et un goût supérieur. Au cours de V^«<$<<^ cette longue « chronique » qui s'ouvre en prologue sur les prémisses de la Révolution et qui comprend le récit de l'assassinat, celui du procès, celui de l'exécution de l'innocent Lesurques, l'auteur a accumulé une infinité de détails qui précisent l'action, le passionnent, l'humanisent. Les tableaux d'art foisonnent. Ils sont autant de gravures où M. Léon Poirier nous restitue toute la grâce et le pittoresque de l'époque thermidorienne L'interprétation est digne de l'œuvre. M. Roger Karl avait la charge du double rôle, Joseph LesurquesDubosc. Il s'en acquitta avec intelligenceetautorité. M. Daniel Mendaille est un comte de Maupry impressionnant de traîtrise et de froide élégance. D'étonnantes figures sympathiques ou fourbes sont dessinées par MM. Saint-Ober, Bourdel, Martel, Clary, Paul Horace, Joachim, Cinq-Léon, etc. Du côté féminin, Mmes Myrga (Madeleine Bréban), Suzanne Bianchetti (Clotilde d'Argence) et Blanche Montel (Mme Lesurques) se , détachent nettement d'un ensemble remarquable par son homogénéité. Ajoutons que L'Affaire du Courrier de Lyon qui représente un des plus gros efforts de la maison Gaumont affrontera le jugement du public les 9, 16 et 23 mars. Le succès est d'ores et déjà assuré. Edmond Epardaud