Cinéa (1923)

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clnéa vailler avec le « copain » Doug... D'abord, où est-il ? Il est dans plus de 1.000 endroits à la fois. Il écrit à la machine dans son bureau, il fait des anneaux au portique de gymnastique, comme un jeune écolier, il est avec son chef dessinateur, au studio d'Art en train de créer un de ces merveilleux décors qui enchantent lesspectateursdes deux continents... Lorsqu'il se rend d'un bureau à l'autre il saute par dessus tout ce qu'il rencontre, il ne craint aucun obstacle. Quelquefois, il s'arrête seulement un instant, il s'arrête pour parler tendrement avec notre «Mary». Il a la manière la plus douce du monde de parler à sa femme. Il entre par une porte, il en ressort immédiatement, il a changé ses habits de ville contre son sportif maillot, sa bouche rit et il montre ses larges dents blanches, ses yeux brillent, il dit : « Nous allons jouer au tennis maintenant. Allons-y... » Le tennis va l'occuper pour longtemps... Mais non, le voici de retour, il s'est assis sur ma table et il me décrit une scène tragique de notre prochain film. C'est Grandiose l Si mon « copain » Doug n'était pas Douglas Fairbanks je lui offrirai un contrat pour la vie afin d'être mon « scénariowriter ». Doug est très sérieux, il continue à me raconter comment le traître va périr T.., Son sujet le tient, je n'ose plus bouger et je ne dis pas un mot, il serait regrettable de troubler son inspiration géniale... Soudain, au milieu de son récit, il s'arrête, il se lève, et il va presser le bouton électrique fixé au mur, afin de voir si la lumière marche toujours... Mon « copain » Doug est juste un Grand Gosse T Je le trouve toujours à mille endroits différents faisant mille choses différentes. Je ne suis par exemple jamais sûr de ce qu'il peut être en train de faire. Quand je le trouve il est toujours occupé à faire quelques travaux auxquels je n'aurais jamais pensé... Ce matin je l'ai découvert dans le bureau de son frère et manager en train de diriger une conférence concernant l'exploitation de films d'autres producers. Entre nous il n'a absolument rien à faire dans cette organisation, on ne lui demande pas de s'en occuper... Cependant quelques très importants exploitants et producers de notre pays sont ve nus de New-York afin de connaître son opinion sur un sujet, sur un sujet qui concerne leurs affaires personnelles... Il les confondait d'étonnement, car ne se contentant pas de leur donner vin simple conseil, il leur expliquait, avec son incomparable verve, tout ce qu'ils devaient faire et comment ils devaient le faire. Cependant mon intérêt personnel ne se porte que sur le film à venir, je quittais mon copain Doug pour me rendre au studio afin d'examiner un des décors dans lequel nous tournerons bientôt. J'étais dans le studio, quand je Douglas se maquille retrouvais Doug à côté de moi. « Ne croyez-vous pas que vos projets sont trop énormes cette fois-ci ?» lui demandais-je en lui montrant les maquettes des énormes décors en construction. « Votre prochain film sera certainement le plus formidable film que l'on ait réalisé jusqu'à ce jour, il sera encore plus grandiose que le dernier ? Et comment pouvez-vous, occupé comme vous l'êtes, prendre encore soin des affaires commerciales des autres comme vous venez de le faire durant cette conférence ?» « Mon Dieu, que voulez-vous, Raoul, je voudrais bien arranger toutes ces choses mais je ne peux pas. Remarquez que je n'y suis pas personnellement intéressé financièrement, mais ces « business-men » sont actuellement en difficultés et quelqu'un doit les aider à se tirer du trouble dans lequel ils sont. Dans l'industrie cinématographique nous voyageons tous dans le même « bateau » et nous devons nous aider les uns les autres...» Et alors, avant même de me laisser le temps de lui répondre il me déclara à brûle-pourpoint : « Dites-moi, Raoul, croyez-vous que je puisse sauter par dessus cette barrière et ensuite grimper sur le toit de la salle de projection d'un seul élan, vous voyez... » Jamais je n'aurais osé demander au meilleur athlète d'Amérique, au champion des Olympiades lui-même, de faire ce saut fantastique, c'était beaucoup trop dangereux, et surtout presque impossible. . . Mais avec mon « copain » Doug, rien n'est impossible, pour lui non plus le mot impossible n'existe pas. Lorsque Doug eut sauté et qu'il eut grimpé sur le toit, il vit dans le studio un petit garçon qui s'amusait avec un jeune chien qu'il tenait en laisse. Doug m'oublia tout à fait pour aller voir le petit garçon et s'amuser également avec son chien, puis il prit l'enfant par la main et l'entraîna avec lui vers son dressing-room pour lui montrer ses deux chiens Copett et Zorro, un chien de police et un bull-terrier. Si, au lieu de choisir le métier d'acteur, Douglas eut exercé n'importe quel autre métier, je suis certain qu'il fut devenu aussi populaire en faisant n'importe quoi... Il a choisi le métier d'artiste. Il est devenu le plus populaire star cinématographique du monde, il a donc eu raison de choisir ce métier. Comme artiste, Douglas Fairbanks n'a pas failli à sa tâche. Premièrement il a été d'Artagnan et ensuite Robin des Bois. Les vieux critiques théâtraux ont alors écarquillé leurs yeux, mon « copain » Doug les a étonnés I Le manteau glorieux du Grand Mansfield est descendu sur les épaules de cejeune garçon. Il est si grand, mon « copain » Doug T Pardonnez-moisi je m'arrête et si je ne vous en dis pas plus long, le bruit que l'on fait lorsque l'on chante sa gloire l'ennuie. J'ai dit ce que je pensais de lui et c'est tout... Raoul Walsh. 30 Janvier 1923.