Cinéa (1923)

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8 cinéa Depuis quelques semaines déjà Robin des Bois triomphe à Marivaux. Jamais on ne vit tant d'empressement ni tant d'enthousiasme autour d'une œuvre cinégraphique. Plusieurs mois ne réussiront pas, je ne dis pas à épuiser, mais seulement à entamer le succès de ce film qui s'ajoute aux deux ou trois films éternels dont se glorifie la cinégraphie mondiale : Forfaiture, Christus. Dans dix ans et davantage, Robin des Bois sera aussi jeune, aussi irrésistiblement beau. Car il est la jeunesse même de la lumière asservie et du mouvement ordonné, miracle de clarté, de rythme et d'esprit, prodigieux poème de l'image en action. Tout y fut réuni pour notre joie de grands enfants amoureux d'héroïques histoires et de chatoyantes enluminures. Et c'est le secret de sa séduction qu'il réalise tout l'ensemble des perfections sensibles. D'abord le sujet. Nous le connaissions et nous l'aimions, car il a été DOUGLAS FAIRBANKS dans ROBIN DES BOIS popularisé chez nous par l'opéra Richard Cœur de Lion, de Grétry. La version de Douglas Fairbanks y mêle très ingénieusement la légende de Robin Hood ou Robin des Bois, lequel prend auprès du bon roi Richard la place de son familier, le ménestrel Blondel. Tel qu'il a été imaginé et composé, le scénario de Douglas est un des plus jolis et des plus savoureux de toute la littérature cinégraphique. Il a le charme des vieilles légendes et nous remémore tousies récits naïfs qui enchantèrent notre enfance. Il exalte le courage, la loyauté, l'amitié fidèle, l'amour noble et magnanime, toutes vertus chevaleresques et moyennâgeuses dont les écrivains ne s'embarrassent guère aujourd'hui, mais pour lesquelles nous gardons une fleur de tendresse au fond de notre cœur. L'exécution est à la fois somptueuse et délicate. Peu nous importe que Douglas Fairbanks ait dépensé un million et demi de dollars pour réaliser cette merveille. Nous ne retenons que l'effet produit qui est incomparable. Robin des Bois contient les plus vastes et les plus poétiques tableaux du cinéma; car il faut rendre cette justice à Douglas, qu'il ne sacrifia jamais l'art ni le goût à l'énorme, comme D.W. Griffith, si artiste lui-même, l'avait fait trop souvent dans Intolérance. Ces tableaux seront classiques demain. Ce sont: le tournoi du début, la scène du banquet, le départ pour la croisade, le camp des croisés, la forêt de Robin des Bois, et tant d'autres, où la grâce s'allie à la force, le mouvement à l'expression, le rythme à la couleur. La construction cinégraphique réalise là son chef-d'œuvre. Et c'est l'ensemble des masses architecturales qui composent le château de Richard Cœur de Lion. Nous n'avions jamais