Cinéa (1923)

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0 cinéa plaisir me met le diable au corps pendant ma course rapide». Doublas anime tout, et des foules entières, de sa verve puissante. 11 rayonne, tel un dieu bondissant et dansant. Les scènes de légende, dans la forêt, sont, a ce point de vue, irrésistibles. Douglas n'a qu'à paraître et tous ses partisans sont animés d'une sorte de folie rythmique qui évoque les plus antiques symboles dionysiaques. Et le mouvement ainsi jailli, s'ordonne lyriquement et scéniquement vers les fins dramatiques de l'action. Douglas s'est entouré d'artistes supérieurs. Chaque rôle est merveilleusement en place, le brave roi Richard (Wallace Beery), le cruel prince Jean (Sam de Grasse), le traître Guy de Gisbourne(Paul Dickey). Miss Enid Bennett est séduisante et touchante aux larmes, avec tant de simplicité vraie, en lady Marion Fitzwalter. Dans l'interprétation comme dans l'exécution de Robin des Bois, rien ne sent le théâtre, l'artifice, le poncif, l'emphase. C'est un thème de vie imaginée qui se développe dans la pleine liberté du mouvement et dans la juste mesure de la vérité. Nous y vivons l'histoire si charmante et si belle non pas à travers des phrases, des idées, de vaines analyses, mais directement, dans une atmosphère réelle et avec l'illusion de la pérennité. Quel art dramatique pourrait nous transporter aussi loin de nous-mêmes, au vif du songe humain et de l'imagination éblouie ? Edmond Epardaud. Ce que fût la réalisation de " T^pbin des Bois ' (Quelques détails inédits) Nous devons à l'obligeance des collaborateurs de Douglas Fairbanks de curieux détails qui montrent avec quelle largeur de vue et quels soins minutieux fut réalisé le film. Douglas touchait là un des points de l'histoire d'Angleterre qui est le plus sensible au cœur des Anglais. Il fallait avant tout pour lui faire œuvre vraie. Les travaux préparatoires furent donc poursuivis durant cinq mois. Vingt-deux experts techniques, professeurs d'histoire, archéologues, réunirent une bibliothèque spéciale de 146 volumes venus de tous les pays et compulsèrent les documents en vue d'une réalisation parfaite. Pendant ce temps, Douglas se rendait acquéreur des immenses terrains et des Jesse Hampton Studios, près de Santa Monica, à Los Angeles. Tout y fut transformé, remis à neuf. Au mois de février, le travail de construction du château put commencer parallèlement à celui de la reconstitution de la ville anglaise de Nottingham au Moyen Age. Cinq cents ouvriers maçons et charpentiers y collaborèrent. Deux cents autres ouvriers furent employés à couler dans des moules les pierresdu château. Ces pierres étaient composées de plâtre fondu mêlé à des fibres de bois et des ripes de ferLa construction fut établie sur de solides fondations faites de blocs de rochers taillés sur place. Pour le château on eût besoin de 225.000 kilos de plâtre. La ville de Nottingham en absorba 125.000 kilos. On réquisitionna encore 1.500 sacs de ciment armé, 25.400 livres de fibres de bois. Le château fut terminé en moins de deux mois. La façade mesurait 200 mètres de long, le fossé qui fut rempli d'eau plus de 10 mètres. Quant à la grande salle intérieure elle dépassait en surface le hall de la Pensylvania, station de New-York, qui est le plus vaste parc du monde entier. Cette salle fut entièrement pavée avec des dalles de pierre. Encore quelques chiffres édifiants. Douglas fit commander 3.500 costumes. Pour lui-même il essaya vingt perruques avant de trouver celle qui lui convenait. Les bottes des chevaliers et des hommes d'armes épuisèrent trois des plus grosses tanneries de Californie qui durent fournir 1.000 paires de bottes à revers nécessitant chacune une peau de mouton, 1.000 paires de chaussures, plus de 1.000 harnachements complets. Les voyages de la compagnie. — Le film nécessita quatre voyages. Le premier eut lieu vers la mi-juin, à Verdugowoodlands où furent tournées les jolies scènes du couvent, et certaines scènes des croisades. 1.000 artistes et 300 chevaux furent du voyage. Comme l'endroit est très couru des compagnies d'Hollywood, les régisseurs de Douglas louèrent les terrains plusieurs semaines à l'avance et les firent entourer de fils de fer barbelés pour que le travail s'effectuât en toute tranquillité, car les curieux étaient fort nombreux. Sur le terrain, il y avait quelques beaux arbres, mais pas de chênes centenaires. Douglas en fit fabriquer quelques-uns de très photogéniques. Le second voyage eut lieu au début de juillet, à Calabasas. 300 artistes suivirent Douglas... Mary Pickford travaillait tout prés de là, sur les rives d'un petit lac sauvage. Le troisième déplacement se fit dans le courant de juillet, à SantaMonica. Douglas avait trouvé là un cadre favorable pour les scènes du précipice, où il réalise ses bonds merveilleux. Depuis plusieurs semaines il s'entraînait dans ce but. Pour sauter du rempart contre le mur du château où il se cramponne à des plantes grimpantes, il devait faire un bond de 22 pieds, soit environ 7 mètres. Dix opérateurs enregistrèrent ce stunt formidable. Enfin, le désert de Lébec, dans le sud Californien, vit la compagnie Douglas. Par une chaleur torride, en quelques jours, on tourna toutes les scènes des croisades. On y avait transporté des chênes centenaires artificiels et d'énormes rochers en carton pâte pour figurer les entours de la grotte. Le 10 août 1922, le film que Douglas et ses collaborateurs avaient « visionné » entièrement plus de 80 fois au montage, fut présenté en grand apparat à Beverley Hill. Robin des Bois commençait son tour du monde. Ed. E.