Cinéa (1923)

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clnéa 15 Comment Douglas descend de cheval. « Qui souvent se pèse bien se connaît », dit Douglas Fairbanks. L'entraînement corporel d'un «star» cinématographique ne différencie pas beaucoup de l'entraînement d'un champion du monde de boxe. Nous parlerons aujourd'hui de la question du poids. Lorsqu'un « prize-fighter » se présente sur le ring, son poids est limité et la balance sur laquelle on le pèse avant d'aller dans le « cercle enchanté » doit marquer un poids prévu et ne pas le dépasser d'un seul centigramme. On sait par quels procédés les boxeurs aussi bien que les jockeys arrivent à faire le poids exact; exercices, suralimentation ou diète, entraînement, bains tu rcs, etc.. On sera étonné d'apprendre que le poids du grand star cinématographique et athlète Douglas Fairbanks varie avec chacun des films qu'il tourne I Le grand Doug suit également un entraînement sévère et maintient, durant toute la prise de vues d'un film le poids avec lequel il a commencé à tourner la production I Dernièrement, nous visitions avec mon collègue le docteur Rodgers, l'installation de l'hôpital des « Fairbanks Studios », quand nous vîmes Douglas Fairbanks lui-même arriver en courant avec trois entraîneurs. Fairbanks était revêtu d'un gros chandail et ses pieds étaient chaussés de sandales employées généralement par les coureurs. Il était cinq heures de l'après-midi et la nuit venait insensiblement Douglas, après avoir fait deux fois le tour des studios en courant, s'arrêta devant le grand portail de gymnastique et commença G01BPJÏT S'EflTKAP DOUGLAS FAIRBANKS par le Docteur IiIPp quelques exercices aux anneaux, puis il fit de la barre fixe, boxa avec son entraîneur turc, fit du «pas de géant» et finalement s'arrêta quelques secondes. Curieux, nous décidâmes avec le docteur Rodgers de demander à Fairbanks la raison d'un entraînement aussi rigoureux, attendu qu'il ne tourne pas actuellement et qu'il ne doit pas commencer avant un mois. Mon collègue Rodgers est un vieil ami du fameux star, il l'a jadis soigné, alors qu'il s'était foulé une cheville en tournant Double Trouble son deuxième film, je crois, il y aune huitaine d'années, au studio de D.-W. Griflith... Douglas nous fit un excellent accueil, nous raconta naturellement une anecdote sur les médecins, et finalement nous renseigna. Je fais, chaque soir, depuis déjà une huitaine, une course de 10 milles, et chaque matin une course de 5 milles, car durant mon dernier voyage à NewYork, j'ai été si occupé que j'ai beaucoup négligé mon entraînement. Je ne veux pas commencer mon film de pirates.dont la réalisation me demandera six moi8,8ans être sérieusement entraîné. En outre, je veux peser 160 livres pour tourner ce film... — Pourquoi voulez-vous peser 160 livres? — Parce que je veux camper un personnage « heavy » (lourd) massif, aux épaules larges, qui donne une impression de force et de puissance, je veux que le moindre de ses mouvements indique sa force, sa marche doit être pesante... — Changez-vous donc de poids avec chacun de vos films ? Doug s'entraine au jiu-jitsu avec son spannv [partner, Bull Montana, le champion italien. — Certainement, j'ai tourné Robin Hood avec 150 livres et je n'ai pas perdu une seule « ounce » durant toute la prise de vues, malgré les nombreux « stunts » que j'ai dû exécuter et qui m'auraient certainement fait perdre plusieurs livres si je n'avais pas surveillé mon entraînement et fait de la suralimentation. L'année précédente je ne pesais que 145 livres lorsque j'incarnais le légendaire d'Artagnan. Le héros de Dumas devait paraître à l'écran très agile, souple et gracieux, très mousquetaire, enfin, et c'est la raison pour laquelle je fus obligé de perdre 10 livres après avoir tourné L'Excentrique, film dans lequel je pesais 155 livres. Durant mon voyage en Europe au printemps 1920, j'engraissais quelque peu et lorsque je revins à Hollywood pour tourner Le Signe de Zorro mon poids était de 162 livres! Un mois d'entraînement me fit perdre 12 livres et je tournais Zorro en pesant 150 livres... Lorsque je réalisais Une Poule Mouillée, je commençais le film en pesant 155 livres et je le terminais en ne faisant plus que 148 livres. Malgré tous mes efforts, mon séjour dans le désert m'avait considérablement amaigri et je ne parvins pas à rétablir mon poids. Autrefois, lorsque j'étais encore à la « Triangle » je ne faisais pas attention à ces détails de poids qui n'ont l'air d'avoir aucune importance, mais qui en ont une considérable. Comme vous le voyez, le métier d'artiste de cinéma a également ses revers... » Puis Douglas nous quitta pour reprendre son entraînement. Hollywood, février 1923. D Lipke.