Cinéa (1923)

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cinea 19 LES PRÉSENTATIONS DE LA QUINZAINE Agence Générale Cinématographique. — La série des Chevalier continue. Il semble que l'excellent fantaisiste converti au cinéma par Diamant-Berger soit en progrès. Dans L'Affaire de la Rue de Lourcine il se montre supérieur à ses réalisations précédentes. Il crut, tout d'abord, qu'il fallait à l'écran faire des contorsions hystériques et d'horribles grimaces pour être plaisant. Revenu de son erreur, Maurice Chevalier s'affirme bon comique. Quant à la célèbre comédie de Labiche, elle n'a rien perdu de sa fraîcheur. On y a ri très sincèrement. La Cible vivante nous ouvre la porte tant de fois ouverte des milieux de saltimbanques. Mais nous prenons toujours plaisir aux mœurs pittoresques et farouches des forains. Ceux-ci sont, d'ailleurs, bien sympathiques et Adelqui Millar est un savoureux cow-boy de foire. Erka. — On a un peu abusé de la personnalité symbolique de Sherlock Holmes. Depuis dix ans qu'on nous la sert, nous serions en droit d'espérer autre chose. La nouvelle aventure du fameux détective, Sherlock Holmes contre Moriarty, ne manque pas d'ingéniosité. John Barrymore, une des plus brillantes illustrations du théâtre américain, justifie également dans ce rôle facile sa notoriété de star cinématographique. Timide encore et effacée, Miss Carol Dempster semble attendre le génie de D. W. Griffith pour prendre conscience d'elle-même. • Gaumont. — Un grand film à épisodes, Risquetout, interprété par Charles Hutihison, nous a communiqué le frisson des exploits téméraires. Trois épisodes nous ont donné le désir impatient de voir la suite. C'est profondément amusant et captivant et Hutchison pousse l'audace jusqu'à l'extrême limite des possibilités acrobatiques. Sa plongée dans le torrent pour sauver une jeune fille est d'une merveilleuse hardiesse. Ainsi con duit et réalisé le film d'aventures que l'on a tendance à trop mépriser aujourd'hui mérite une belle place dans la classification des genres cinématiques. * » * Le comique français Polidor, installé en Italie depuis quelques années est, lui aussi, un champion du film d'aventures. Le Roi des Bananes eut, chez nos amis italiens et en France même, un certain succès. Les Enfants du Proscrit ne manquent pas de mouvement. Et Atrea est une maîtresse femme qui en montrerait à beaucoup d'hommes. Les Grandes Productions. — Le film rustique est à la mode. Sa principale qualité est d'être économique et on comprend qu'il séduise les commanditaires, partant les metteurs en scène, leurs obligés. Lucile est une aimable paysannerie que l'excellent Monca a composée sur un scénario un peu mince, un peu lent de Cyril Berger. Nous y voyons une jeune institutrice en butte à de cruelles méchancetés de village et à la criminelle tyrannie d'un secrétaire de mairie Le roman est sans prétention et n'en a que plus de charme. Dans le rôle de l'institutrice, Marise Dauvray enfin revenue du studio Lombard o, à Naples, nous apparaît en brune, son teint naturel. Nous préférions la blonde aux yeux noirs qui interprétait J'Accuse. Harry. — Miss Bébé Daniels est une bien délicieuse artiste et une bien jolie poupée. Elle a une grâce d'ingénue et un esprit qui conquièrent tous les cœurs. Dans Petite Madame elle est adorable. Amusante historiette que nous suivons sans fatigue, grâce à l'élégante mise en scène et à la parfaite interprétation. Une photo éblouissante où nous reconnaissons l'impeccable technique des Realart Pictures d'où sortirent La Fournaise et Le Dictateur. • Paramount. — Une grande surprise, une profonde émotion : Le Marchand de plaisirs, le premier film réalisé par Jaque Catelain. Nous connais-, sions le goût délicat et l'élégance quinte88enciée du jeune interprète des œuvres de Marcel l'Herbier. Mais nous pouvions craindre une certaine hésitation dans la technique difficile du film moderne. Il n'en fut rien. Peintre d'images essentielles et de tableaux animés comme son maître, Jaque Catelain s'élève du coup au plus grand art. Un scénario puissant et subtil, une visualisation ordonnée selon les plus beaux rythmes de la poésie et de la musique, une interprétation qui reste toujours l'équivalent et comme le double de la vie, tout fait du Marchand de plaisirs un précoce et lumineux chef-d'œuvre. Et cela reste quand même, en dépit de toute sa subtilité, peut être en raison, tellement cinémal Il est bien heureux que l'Amérique découvre enfin le film français. Mais voilà plus de six ans que L'Herbier, depuis son Rose-France si honni, ne fait pas autre chose. Et c'est bien cela le film français, mais pourquoi l'Amérique méprisait-elle si fort ce qu'elle patronne aujourd'hui? Mystère. • Pathë. — Le célèbre acrobate italien Albertini qui nous étonnait par tant d'audace dans le récent Insaisissable Hollward, nous revient dans L'Echelle de la Mort. Le titre promet... et tient. C'est d'une belle et experte acrobatie agrémentée de la plus ingénieuse fantaisie. United Artists. — Charles Ray est sans doute le plus fin et le plus nuancé de tous les artistes cinématographiques. Il a un sens exquis de l'observation et il sait tenir une longue scène muette sans faiblir une seule seconde. L'Audace et l'Habit est une histoire pour lui, charmante, délicate, un peu lente, comme il convient quand un interprète réussit si bien le détail léger. C'est, d'ailleurs, par la spécialisation que les acteurs américains sont arrivés à parfaire leur jeu et à atteindre au plus extraordinaire naturel. Chez nous, chacun de nos acteurs veut être à la fois Frank Keenan, Douglas Fairbanks, William Hart et Chariot. Voyez le résultat! Mais, au fait, c'est peut-être la faute des metteurs en scène! Ed. E. Faute de place dans ce numéro spécial, nous publierons deux pages de Chagrine, demoiselle photogénique, roman par Louis Delluc, dans notre prochain numéro.