Cine-Journal (Jan - July 1909)

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— 5 — En deuxième Heu, il fallait que la pellicue fut du même genre que celles qui se trouvent habituellement dans le commerce et du même format. Ces deux conditions constituaient peut-être par elles-mêmes un obstacle de nature à rendre le procédé irréalisable, mais, une fois résolues, elles devaient permettre de l'exploiter industriellement. Il importait tout d'abord de rendre la pellicule destinée à l'impression négative également sensible pour toutes les couleurs, c'est-à-dire de la panchromatiser, afin que les rayons rouges, jaunes et verts puissent agir sur l'émulsion aussi bien que les rayons blancs ou bleus. Ce n'était pas là chose facile, mais après avoir essayé quantité de sensibilisateurs, M. Smith est parvenu à rendre la pellicule sensible jusqu'à l'extrême rouge, bien plus loin que dans les émulsions panchromatiques ordinaires et, grâce à cette grande sensibilité pour le rouge, ses pellicules peuvent enregistrer toutes les gradations et toutes les nuances de rouge. Venait ensuite la question des écrans : ici l'inventeur a fait table rase de toutes les méthodes utilisées précédemment, et, au lieu de trois écrans, il n'en emploie que deux : un rouge et un vert. Le rouge transmet le rouge, l'orangé et le jaune. Le vert transmet le vert, le jaune, un peu de bleu, le blanc et les mélanges de couleurs composés de ces divers ééments. Les personnes qui sont au courant de la théorie des procédés trichromes vont se demander ce que M. Smith fait du bleu : à cela, l'inventeur répond qu'il n'a pas be soin de bleu, ou tout au moins qu'il en prend tout juste ce qui lui est strictement nécessaire. S'il utilisait davantage de bleu, ses couleurs, au lieu d'être intenses comme elles le sont, paraîtraient au contraire pâles et comme lavées On pourrait dire que, étant donnée l'existence du rouge et du vert, l'imagination supplée à l'absence du bleu en le créant. Mais justement, le bleu est parfois très accentué et comme, suivant la théorie, il faut du bleu pour faire du blanc dans la synthèse additive, il faut nécessairement que le bleu soit présent, puisque les blancs paraissent très intenses. Mais, comme le fait remarquer M. Smith, notre conception des couleurs dans une image est simple affaire de comparaison, de sorte que si nous acceptons du jaune comme blanc, le vert qui figure dans la même image sera interprété comme bleu. La chose se comprend aisément, mais ce qui nous rend perplexe, c'est que le bleu et le vert sont souvent visibles dans la même épreuve et cela avec un seul écran vert. M. Smith explique que l'écran rouge intervient ici et éteint le jaune aux endroits voulus, tout en respectant le bleu — l'écran vert est constitué par du jaune et du bleu. Il est évident que l'écran vert et l'écran rouge de l'appareil de prise de vues et du projecteur de M. Smith ont été choisis avec un très grand soin, et il faut avoir vu la façon dont sont reproduites les couleurs pour s'en faire une idée exacte. M. Smith a basé son procédé sur la théorie de Young-Helmholtz et il a également tiré parti, pour la première fois, sem Les 'Fabricants du monde entier qui veulent des Films fixes emploient les Machines, J. Debrie Breveté S. G. D. G. Perforeuse, Tireuse, Signeuse, Brosseuse, etc. m, Rue Saint-Maur. PARIS