Cine-Journal (Jan - July 1909)

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dérables réalisés. Avis aux auteurs de scénarios cinématographiste. M. Georges Lecomte, président de la Société des gens de lettres, qui au congrès de la propriété littéraire à Berlin, tenu l'année dernière, représentait, avec M. Paul Hervieu, les auteurs français, s'exprime ainsi sur la décision prise par la Douma. Les divers renseignements qu'il apporte nous intéressent au double titre de la propriété littéraire et de la valeur qui lui est attribuée au point de vue cinématographique par la convention de Berne-Berlin. Voici l'opinion de M. Georges Lecomte : A Berlin, les représentants de la Russie nous ont déclaré officieusement que le gouvernement russe était prêt à adopter la convention de Berne de 1886. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons soutenu au congrès le système des « paliers ». Vous savez que les droits de la propriété littéraire à l'étranger ont été successivement consacrés et améliorés à Berne en 1886, à Paris en 1896, à Berlin en 1908. Au lieu de demander que les pays étrangers qui n'avaient pas encore reconnu la propriété littéraire des œuvres étrangères fussent astreints à appliquer tout d'un coup le régime adopté à Berlin, on s'est rallié au système des paliers, qui consiste à appliquer par étapes successives le régime de la convention de Berne, puis celui du congrès de Paris, enfin celui de la conférence de Berlin. Le gouvernement russe a probablement dû donner des assurances au gouvernement français, qui était sur le point de nommer aux affaires étrangères une commission en vue d'un accord à conclure sur cette question avec la Russie, n'en a rien fait. Il devait être convenu que le gouvernement russe se rallierait au système de la convention de Berne. Ce que vient de voter la Russie est en contradiction absolue avec ce que nous étions en droit d'espérer. La Douma se met, en cette occasion, dans une situation ridicule et humiliante au regard de l'opinion européenne. Elle invoque la pauvreté du pays. C'est un mauvais prétexte. De petits peuples moins riches que la Russie ont accepté ce qu'elle refuse. La vérité, il faut le dire, c'est que sur 100 écrivains russes, 95 vivent de la traduction. Cela vous explique que les littérateurs russes se sont toujours opposés à ce que l'on respectel es droits de la propriété littéraire des étrangers. Quant aux auteurs russes originaux, ils se mettent à l'abri des représailles en faisant éditer simultanément leurs œuvres en Russie et la traduction dans un pays, l'Allemagne principalement, lié aux autres nations par les conventions sur la propriété littéaire. Leurs droits sont ainsi protégés comme s'ils étaient auteurs allemands. Je dois cependant rendre hommage à l'effort de M. Semenof, qui a fait une campagne énergique pour démontrer aux littérateurs russes l'intérêt qu'ils avaient à accepter la convention de Berne. Je n'ai rien dit l'anée dernière des procédés employés en Russie contre la littérature française. J'espérais que la Russie comprendrait son devoir de justice et de probité. Puisque la Russie n'en a rien fait, il y a des choses que l'on ne peut plus taire. J'ai eu entre les mains la liste officielle de tous les ouvrages interdits par la censure russe pour plusieurs années. J'ai eu le regret sinon la surprise, d'y voir inscrits les noms de nos meilleurs écrivains — et même de ceux qui ne passent pas pour subversifs. J'ai eu la preuve que la plupart de ces livres interdits dans le texte français par la censure russe sont vendus en russe à plusieurs éditions. Et M. Georges Lecomte nous montre deux volumes en russe: les Mémoires d'une femme de chambre, de Mirbeau, et la Femme et le Pantin, de Pierre Louys. Or ces deux livres sont interdits par la censure dans le texte français. J'en ai, ajoute M. Lecomte, exprimé mon étonnement à un des délégués russes au congrès de Berlin. Il s'est contenté de me répondre: « Vous ne savez pas si dans le texte russe il n'y a pas une ou deux pages qui aient été supprimées! » Alors il suffirait de supprimer quelques phrases d'un livre fançais pour dépouiller son auteur de ses droits! Par contre, on laisse passer avec un libéralisme vraiment stupéfiant toute cette littérature pornographique qui ne porte même pas de nom d'auteur et qui donne une si médiocre idée de l'art français! M. Georges Lecomte termine en exprimant l'espoir que le gouvernement français interviendra énergiquement auprès du gouvernement russe pour soutenir les dlrolfB vains français.