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2m° Année N° 42
5 11 juin 1909
Clf4E~ JOURNAL*
Organe hebdomadaire de l'Industrie cinématographique Directeur : G. DUREAU
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Littérature de Bouis-Bouis et Cinématographe
La presse quotidienne qui est une grande redresseuse de torts ne manque pas de s'élever périodiquement contre ce qu'elle appelle d'un mot pompeux l'immoralité du cinématographe. Le comique spécial des films, s'écrie-t-elle, avec une indignation digne de M. Bérenger, est à la i'os trivial et niais. Quant au drame, il est plus malsain, plus dangereux encore. Et voilà le procès réglé.
Les grandes Revues d'honnêteté hebdomadaire ou bien mensuelle, renforcent ce concert anticinématographique. Gomme elles ont la garde du goût français, elles aperçoivent, tout comme Madame de Thèbes, une décadence certaine de nos mœurs dans le succès du cinéma. Elles déplorent que le public oublie le chemin des théâtres — subventionnés ou subventionneurs — pour aller voir passer quelques films au pays du silence, dans la joie des gestes expressifs ou des paysages évocateurs. Et elles concluent: « Mes chers amis, le cinéma empoisonne le peuple. Nous sommes une nation fichue! »
J'ai voulu m'en assurer. Dimanche dernier, en bon français qui sait ce qu'il se doit, je suis allé au café concert. La salle mie des plus belles du genre — était pleine de gens qui étaient venus pour se réjouir en suçant des cerises « après le turbin » hebdomadaire. Il n'\ rut pas de cinématographe.
l'ai' contre le comique spécial de l'établissement se recommandait de la plus remarquable >< cochonnerie » parisienne. Plus les chanteurs, pins les diseurs soulignaient la Baleté de leur couplets, appuyaient sur leurs effets, plus les daines et les jeunes Mlles on était en i..
mille — semblaient heureuses. Aiioune gêne dans cette atmosphère écœurante. Cette aimable bourgeoisie élégamment endimanchée nageait a l'aise dans cette pourriture. Elle en redemandait à grands coups de bravos et l'on sentait, aux petits rires étouffés des grosses daines, que la