Cine-Journal (Jul-Aug 1914)

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— 73 — Ire une administration de l’Etat, ayant droit de contrôle, promenant de temps en temps son objectif à tour de rôle dans toutes les grandes usines en activité et y « tournant » des scènes, des séances de travail? Les Etats modernes possèdent déjà quelques organisations inspectantes de cette nature, des contrôles mobiles dont la surveillance, par exemple, des alambics de distillation d’alcool par nos employés de la Régie peut donner une idée. Ne peut-on imaginer quelque contrôleur officiel du département du Travail arrivant à l’improviste dans une usine et y photographiant un hall en pleine activité? Un témoignage si impartial de la façon dont le travail est réparti là permettrait d’y relever tel vice de construction, telle défectuosité des appareils, telle mauvaise répartition du travail, telle cause d’accidents, et préciserait irréfutablement les responsabilités initiales. Et les films inutilisés, non retenus par le sert^ice du contrôle, ne seraient pas pour cela perdus : ils pourraient être répartis entre les écoles professionnelles, entre tous autres établissement d’instruction que vous voudrez et devenir un auxiliaire précieux pour l’enseignement technique. Le comité permanent de l’Exposition de Charlottenburg, à l’instigation de M. Ernst, a pris l’initiative d’une expérience de cette nature à laquelle ont bien vou'u se prêter les usines berlinoises de la Société Siemens-Schuckert. Les films prélevés dans ces établissements ont été projetés avec lenteur, en « décomposant )) peut-on dire, de manière à en permettre l’étude approfondie. Cet examen a permis de déterminer d’une manière certaine la cause de quelques accidents survenus depuis peu et d’en préciser les circonstances. Le premier accident expliqué ainsi avait été produit par le renvoi violent d’une manivelle : le film permit de reconnaître que le dispositif du freinage était insuffisant, que celui-ci ne pouvait fonctionner efficacement et que l’ouvrier préposé à la conduite de la machine-outil était exposé à avoir l’avant-bras et le poignet contusionnés. C’est précisément ce qui s’était produit. Un autre film permit de constater un défaut dans une transmission : une courroie raccordant les tambours fonctionnait mal et menaçait de déraper. C’est également ce qui avait eu lieu; l’embrayage n’ayant pu fonctionner normalement, un petit accident était survenu dont la cause n’a pas échappé. Mais les films recueillis dans les usiines Siemens-Schuckert ont fait mieux encore. Ils ont permis de remédier à des imperfections d’outillage et, par suite, d’éviter des accidents probables. Ces films accusaient des tâches blan ches qui provenaient de traînées de poussières et d’étincelles produites par des meules à émeri ou par des scies circulaires : des explosions pouvaient s’ensuivre. Il a suffit d’étaÛir des ventilateurs pour prévenir le mal. L expérience faite aux usines SiemensSchuckert a donc réussi et montré quels services insoupçonnés pouvait rendre le cinématographe. Dès lors, le gouvernement allemand a immédiatement pris l’initiative d’une campagne de propagande en faveur de l’application du film à 1 industrie. L’idée a tout de suite fait du chemin, non seulement en Allemagne, mais à l’étranger, et l’on signale déjà, au nombre des adhérents, des organismes importants comme les groupements de Richenberg et de Graz en Autriche, comme Der Unfallversicherungsanstalt fur das Konigreicb Bohmen à Prague, comme VAssociazione degli industriali d’Italia per prevenire glt inforiuni del lavoro à Milan. D’autres vont suivre évidemment. Et voilà que le cinéma va faire un nouveau miracle. Vous savez que, depuis quelque temps déjà, il est employé par nos professeurs pour apprendre aux muets à articuler : le voici qui va maintenant apprendre à nos ouvriers d’usine comment accomplir leur besogne pour éviter toutes chances d’accidents... Et je ne dis pas qu’au point de vue purement récréatif, on n’ait pas raison de dire que le cinéma n’est point un spectacle d’un ordre artistique bien relevé. Cependant, à bien d’autres points de vue, ce lourdaud se dispose à rendre tant et tant de services à l’humanité qu’on pourra bien excuser ses débuts théâtraux si peu artistiques. Comme il va faire beaucoup de bien, il va sans doute être beaucoup aimé ; il lui sera donc beaucoup pardonné. Mon cher confrère, ce lourdaud est doué d’une telle souplesse qu’il est susceptible de sauter de pied ferme par-dessus la tête de tous les cinématophobes. Albert Hec. Abonnez=Vous AU Ciné-^ Journal ! C’est votre intérêt.