Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

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* Sg?^^»--*» t*t < ±*t NOTES DAVANT-PREMIERE Le Droit d'Aînesse La Société Eclair nous donne en Le Droit d'Aînesse la matière d'une excellente pièce cinématographique. C'est un beau drame de famille, épouvantable dans sa simplicité et à cause de sa simplicité même. La thèse est fondée sur l'influence atavique du droit d'aînesse sur l'esprit d'un jeune comte, chef d'une famille vivant en plein xxe siècle, et opposera à certains moments, surtout au dénouement, le gros bon sens et la simple noblesse de cœur des gens du peuple aux mœurs complexes, aux idées conservatrices, à l'intelligence perturbée d'un châtelain de noblesse authentique. On sait bien que ce droit d'aînesse tendait à empêcher la division delà propriété en même temps qu'il conservait l'unité et la richesse dans les grandes familles, mais que d'abus ne commit-on pas en son nom ! ce principe qui avait force de loi paraît remonter à la plus haute antiquité, puisque l'histoire d'Essau et de Jacob avec leur plat de lentilles atteste le premier conflit familial de ce genre chez les Hébreux. Cette odieuse coutume dont on trouve quelques traces en Egypte et en Grèce, que l'historien Tacite a constaté chez les Germains, mais qu'on ne retrouve pas dans la législation romaine, grandit en France avec la Féodalité et ne disparut qu'avec la Révolution Le « sang bleu » qui fait encore battre le cœur de certains descendants de la vieille Noblesse est presque toujours le même que celui qui circulait dans les veines de leurs Seigneurs ancêtres du moyen âge. Le vent souffle en bourrasque dans leur poiirine et à toutes les époques les mêmes tempêtes causèrent les mêmes désastres. Oui peut le mieux peut le pire : nous le voyons ici par ce qui se passe dans ce monde essentiellement honorable, exposé à des crises de cruauté atavique, tout en étant aussi capable de donner l'exemple de plus belles vertus d'héruïsme et de désintéressement. Sans doute l'argent est un de ces mobiles auxquels la pauvre humanité obéit aveuglément et qui fait commettre des crimes au plus grand seigneur comme au plus infime roturier. D'ailleurs dans la Société ainsi que partout, les extrêmes se touchent : quand une passion violente, de quelque nature qu'elle soit, s'est emparée d'un cerveau humain au point d'en faire une cervelle de brute, que le criminel soit le plus pur aristocrate ou le pire voyou, le crime sera mèmement spontané ou prémédité et perpétré. Dans le roman que nous voyons se dérouler sur l'écran, la jeune et sympathique victime est la jolie Solange de Coudreux que son frère Guy va supprimer du monde par une inique séquestration, parce qu'il a peur qu'elle se marie avec l'ingénieur Marc Lambert. Et la comtesse de Coudreux, leur mère, subissant les préjugés de sa caste et l'autorité tyrannique de son fils, n'accuse pas un seul mouvement de compassion maternelle à l'égard de la pauvre jeune fille. Aussi avec quel plaisir verra-t on lyncher ces gens-là par les braves paysans qui. à l'instigation d'une vieille servante du château, viendront secourir la malheureuse recluse! Combien de larmes d'attendrissement vont couler au spectacle édifiant qui nous montre la victime implorant la clémence du magistrat en faveur de ses parents qui furent ses bouireaux ! Ce drame d'une haute portée philosophique est talentueusement interprété par les Artistes de la maison Eclair et vaudra un succès de plus à cette sympathique « marque ». LE MONITEUR. 1 *