Cine-Journal (Sep - Oct 1912)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

— 4 ter le train : dans sa précipitation, elle fournit dans la rue une course folle et, poursuivie par tous les passants, elle renverse une nourrice, un agent, un peintre avec son échelle, et pique finalement une tête dans un panier d'œufs obligea.nment placé au milieu du trottoir par un cré nier aussi condescendant que le premier... Per-t-être même aurez-vous la chance d'assisté, aux exploits du cambrioleur qui, surpris au moment où il force un coffre-fort, saute par la fenêtre, et, poursuivi par la foule, renverse en s'enfuyant une nourrice, un agent, un peintre avec son échelle... ATHANASE. — Ne me dites pas la suite! Je veux avoir la surprise. — Au surplus, le cinéma sait joindre l'utile à l'agréable. Il vous épargnera la peine de voyager, car il vous mènera partout. Et combien plus pittoresques les paysages cinématographiés! La perspective détruite est une réjouissance pour l'œil; les gens et les objets se déforment à plaisir. Et que dire de ce frétillement universel, de celte joyeuse trépidation! — La danse de Saint-Guy dans un tremblement de terre. — Est-il rien de comparable comme impression d'art? ATHANASE. — Merci mille fois! Excusezmoi; mais je me sauve... Je cours d'abord au cinématographe... Où y en a-t-il un? — Partout... M. Lumière, l'inventeur de cet engin, est le maître de la ville... Il lui a même donné son nom!... Ainsi parle notre délicat humoriste, roi du Prince sans rire (si j'ose m'expnmer dans des termes aussi fantaisistes) . Je ne veux pas faire à Rip une peine, même légère, mais je suis obligé de constater qu'il retarde et qu'il cherche au cinéma une querelle de midi à quatorze heures, comme on dit sur les indicateurs de chemins de fer. Il y a belle lurette que les (( poursuites », jadis très en faveur près du public, sont tombées en désuétude. Les éditeurs qui se respectent n'osent plus en présenter sur l'écran et j'avoue que les grands artistes qui tournent aujourd'hui pour eux y feraient piteux effet. La tenue des œuvres cinématograhiques s'est élevée. Si quelque pitrerie s'attarde encore dans nos scènes, elle y paraît déplacée et cause une sorte de gêne aux spectateurs qui ne savent plus rire en voyant la belle-mère tomber dans un panier d'œufs. Les fanatiques de la projection animée connaissent trop les films pour accepter encore ce genre de plaisanterie : ils protesteraient si on leur en servait encore. Quant à la trépidation que Rip a cru remarquer en voyant passer des films de voyages, elle tenait sans doute à quelque défaut de perforation ou à la mauvaise qualité de l'appareil projecteur. On en peut plus, aujourd'hui, reprocher aux films le manque de fixité comme une tare fondamentale de la cinématographie. La faute existe parfois. Mais elle n'est qu'accidentelle et n'a pas de valeur générale. Les croquis de Rip sont quelquefois mal tirés dans Excelsior : c'est pur accident et l'on ne saurait en faire grief pas plus à Excelsior qu'à lui-même. Accuser le cinéma de limiter son comique aux « poursuites » et d'avoir la danse de Saint-Guy, c'est faire d:e l'histoire ancienne, et Rip a trop le sens de l'actualité pour ne pas le savoir. Mais les humoristes s'amusent longtemps des mêmes choses et remettent vingt fois sur leur métier le même ouvrage. Le ventre de M. Fallières, les pellicules de Camille Pelletan servent encore de motifs aux chansonniers de Montmartre. La drôlerie en est surannée... et ces pellicules de notre ancien amiral civil ne sont plus vierges. Rajeunissons donc notre humour. Le cinéma n'a pas le don d'échapper à la critique des fantaisistes. Encore faudraitil qu'on le blaguât pour ses travers, ô Rip dont nous aimerions tant voir fleurir l'esprit comique dans un scénario écrit pour le cinéma lui-même. G. DUREAU.