Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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18 HISTOIRE DU CINfiMA Enfin, le 16 du m^me mois, la Sorbonne, a l'occasion de la rentree de la Faculte des Sciences, s'ouvrait devant les deux inventeurs lyonnais qui presentment leur appareil et les bandes deja enregistrees a une assemblee de savants parmi lesquels se trouvaient Lippmann et Darboux. C'est seulement alors, et forts de l'approbation qu'ils avaient rencontree aupres de ces divers publics de professionnels de la science et de la photographie, qu'Auguste et Louis Lumiere, cedant aux sollicitations de leur entourage, envisagerent de livrer leur invention a la foule. Pour Tun comme pour l'autre, l'appareil qu'ils avaient construit et dont ils commencaient a faire si bon usage ne devait pas sortir du laboratoire et de 1 'amphitheatre. Ce qu'ils voyaient en lui c'etait un auxiliaire pour le savant et le chercheur a qui il permettrait d'enregistrer la realite sous certains aspects insaisissables jusqu'alors et de la reproduce, cette realite, avec un grossissement qui ne devrait rien a celui du microscope et qui meme pourrait s'afnrmer superieur a celui-ci en ce que l'observation pourrait se poursuivre et £tre renouvelee a peu pres indefiniment alors meme que l'objet a observer aurait cesse d'exister depuis longtemps. Mais leur imagination ne s'etait engagee dans aucun autre domaine que celui de l'observation, de l'etude scientifique. Ce ne fut done pas sans resistance qu'ils consentirent a laisser organiser des seances de projection cinematographique publiques. Mais faire sortir le cinematographe du cercle restreint dans lequel il avait evolue de mars a novembre 1895 et le faire penetrer dans le grand public etait une entreprise assez delicate, necessitant des qualites dont les freres Lumiere, tres modestement, ne se croyaient pas doues. Ces qualites ils jugerent prudent d'aller les chercher chez un autre et ce fut au photographe Clement Maurice que M. Lumiere pere confia les nouvelles destinees de leur invention. Ce fut done a celui-ci qu'echut la responsabilite d'organiser les seances publiques qui devaient avoir lieu a Paris et de prendre toutes les dispositions indispensables au lancement de l'affaire. Persuade, comme tout bon Parisien de cette epoque oil le Boulevard etait roi, que rien ne pouvait reussir hors de l'atmosphere boulevardiere, Clement Maurice chercha entre la Madeleine et la rue Drouot le local dont il avait besoin. II le trouva a deux pas de l'Opera, exactement au coin du boulevard des Capucines et de la rue Scribe, dans l'immeuble du Grand Cafe au sous-sol duquel une petite salle pompeusement denommee « Salon Indien » se trouvait disponible. II s'entendit avec le proprietaire, M. Volpini pour une location d'un an, moyennant la somme de trente francs par jour (1), prit toutes les dispositions mate (1) Le proprietaire du « Salon Indien » avait si peu con fiance en l'affaire.