Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LE CINEMATOGRAPHS LUMI&RE 19 rielles necessaires et, non sans difficultes, reussit a ouvrir l'etablissement le 28 decembre 1895. Le premier programme offert a la curiosite des Parisiens comprenaitdix films dontle premier etait naturellement : La Sortie des Usines Lumiere a Lyon qui avait deja connu les applaudissements ; puis, 2° Querelle de bebes ; 30 Le Bassin des Tuileries ; 40 Le Train (1) ; 50 Le Regiment ; 6° Le Marechal-f errant ; y° La partie d'ecarte ; 8° Mauvaises herbes ; 90 Le Mur ; io° La Mer (2). Chacun de ces films etait long de seize metres, sa projection durait deux minutes. L'ensemble du programme se deroulait done en vingt minutes. Puis dix minutes s'ecoulaient pour permettre a l'operateur qui actionnait a la main la manivelle de son appareil de se reposer et a une nouvelle serie de spectateurs de remplacer ceux qui venaient d'assister au spectacle : l'amche apposee a la porte de 1'etablissement ne mentait done pas en annoncant que les seances avaient lieu « aux heures et aux demies » (3). II y avait ainsi dix-huit seances par jour et la salle ne desemplissait pas : les trente-cinq spectateurs du 28 decembre avaient ete satisfaits et, suivant la vieille formule en usage dans les theatres forains, ils avaient « envoye leurs amis et connaissances ». Le succes avait ete assure par la seule publicite parlee car la Presse qui, en cette fin d'annee riche en f£tes et reunions de tous genres, avait sans qu'il refusa V off re que lui faisait Clement Maurice de lui payer le montant de sa location sous forme d'un pourcentage sur les recettes. S'il avait accepte cette proposition fort honnete, il aurait rapidement fait une gentille fortune car, « trois semaines apres la premiere representation, note G.-M . Coissac dans son Histoire du Cinemato graphe , les entrees se chiffraient quotidiennement par deux mille a deux mille cinq cents, sans aucune reclame dans les journaux ». « La foule faisait queue souvent jus'qu'a la rue Caumartin, precise Clement Maurice, et se bousculait a tel point qu'il fallut etablir un service d'ordre car la salle ne pouvait contenir que cent vingt personnes au maximum. » (1) Ce film est le plus souvent cite sous le litre Entree d'un train en gare de La Ciotat. (2) Ces petits films avaient ete enregistres par un employe de la Maison Lumiere, Charles Moisson qui, etant le premier « cameraman », merite que son nom ne soit pas oublie. (3) Les seances avaient lieu, le matin de dix heures a onze heures et demie ; V apres-midi de deux heures a six heures trente et, dans la soiree, de huit heures a onze heures. Ainsi, si ce n' etait pas exactement « le permanent », I'initiative que Von devait trouver si hardie quand les dirigeants des grands palaces americains deciderent d' ouvrir leurs portes des le milieu de la matinee, e'est a un Francais qu'en revient le merite, si merite il y a, au directeur du premier etablissement de projection cinemato graphique public du monde, a Clement Maurice. Retire des affaires en 191 3, Clement Maurice est mort &n ^933, age de quatre-vingts ans.