Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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20 HISTOIRE DU CINEMA doute autre chose a faire, s'etait montree a l'egard du « Cinematographe » d'une discretion vraiment surprenante. C'est a peine, en effet, si « Le Radical » du 30 decembre publiait un article portant ce titre : « Le cinematographic Une merveille photographique » et dont voici les premieres lignes : « Une nouvelle invention qui est certainement une des choses les plus curieuses de notre epoque, cependant si fertile, a ete produite hier soir, 14, Boulevard des Capucines devant un public de savants, de professeurs et de photographes. II s'agit de la reproduction, par projections, de scenes vecues et photographiees par des series d'epreuves instantanees. Quelle que soit la scene ainsi prise et si grand que soit le nombre des personnes ainsi surprises dans les actes de leur vie, vous les revoyez, en grandeur naturelle, avec les couleurs, la perspective, les ciels lointains, les rues, avec toute l'illusion de la vie reelle. . . A signaler specialement la sortie de tout le personnel, voitures, etc., des ateliers ou a ete invente le nouvel appareil, auquel on a donne le nom un peu rebarbatif de « cinematographe »... II est amusant de noter 1'embarras qu'eprouve l'auteur de cet article quand il s'agit de decrire le mecanisme du spectacle qui lui a ete offert : « Scenes vecues et photographiees par des series d'epreuves instantanees... » On imagine tres bien, d'ailleurs, combien tous ceux qui assisterent a ce spectacle auquel rien ni personne ne les avait prepares furent surpris puisque l'auteur de l'article du « Radical » qui, professionnellement, devait avoir l'habitude de voir, fait un merite aux images qui ont ete projetees devant lui, de lui etre apparues non seulement dans « leur grandeur naturelle » — ce qui est deja quelque peu exagere — mais encore « avec les couleurs » qu'elles ont dans la vie reelle, ce qui est manifestement faux. Cette impression d'etonnement (1), on la retrouve dans un article d'Henri de Parville paru dans la revue « La Nature » : « Le Cinematographe est merveilleux. C'est d'une verite inimaginable. Puissance de l'illusion ! Quand on se trouve en face de ces tableaux en mouvement, on se demande s'il n'y a pas hallucination et si on est simple spectateur ou bien acteur dans ces scenes etonnantes de (1) C'est la meme impression d' etonnement qui ressort des declarations faites par Clement Maurice a G.-M. Coissac : « Ce qui m'est reste le plus ty pique c'est la tete du passant arrete devant V entree, cher chant ce que signifiait « Cinematographe Lumiere ». Ceux qui se decidaient a entrer en sortaient un peu ahuris. On en voyait revenir, amenant avec eux toutes les personnes de connaissance qu'ils avaient pit rencontrer sur le Boulevard. » (Histoire du Cinematographe, Paris 1925.)