Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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GEORGES MfiLlfeS 47 aquarium avec cinq ou six poissons a formes bizarres, queiques planches et queiques rochers au fond, des plantes uniquement sous-marines par la-dessus. Derriere cet aquarium, une vaste toile peinte representant un navire eventre et couche sur le flanc. Entre l'aquarium et la toile j'avais menage un espace libre ou mes acteurs, rev&tus de scaphandres evoluaient. Au moment de tourner, une helice, dissimulee en un coin de l'aquarium hors du champ de Tappareil, communiquait a l'eau des remous tres suffisants. Et voila comment on emouvait les foules. Vers 1905 j'arrivai a construire de « grandes machines ». Deja les films etaient plus longs et j'adaptai a l'ecran plusieurs histoires dans le style du Chatelet. Dans Paris-Monte-Carlo, je montrais la course insensee de deux automobilistes qui avaient fait le pari de se rendre en deux heures de l'une a l'autre ville. lis defoncaient les maisons, sautaient les rivieres, passaient sous ou sur les trains, roulaient au-dessus des arbres et tenaient triomphalement leur gageure. Avec Le Voyage dans la Lune, La ConquSte du Pole, Le Voyage de Gulliver, Le Royaume des Fees, j'abordai le film de genre scientifique et geographique. C'est ce qui me valut le titre de « Jules Verne de l'ecran ! » Le ton de simplicity bonhomme sur lequel ces confidences ont ete faites ne doit pas faire de tort a l'importance des innovations accomplies par Georges Melies, car son activite s'est exercee dans tous les domaines : tous les genres de films Georges Melies les a realises, depuis le documentaire et l'actualite sinceres jusqu'a la f eerie en passant par l'actualite truquee qu'il appelle « postiche », le reportage — truque lui aussi (1) et. le film « historique » (2). Et pour tous ces truquages dont il fait une consommation considerable, il lui a fallu inventer des procedes techniques et materiels dont nul avant lui n'avait eu l'idee. Et que Ton n'aille pas croire que cette ceuvre etonnante s'explique toute seule parce que Melies etait prestidigitateur. Sur ce point aussi il s'est explique avec une franchise qui ne peut laisser place a la moindre equivoque : « On a souvent dit de moi : « Prestidigitateur emerite, il obtint en joi« gnant la prestidigitation a la cinematographic des vues fantastiques (1) Le plus bel exemple de « reportage-tvuque » accompli par Melies est Le Couronnement du Roi d'Angleterre Edouard VII realise avec une centaine de figurants au studio de Montreuil, dans un decor reproduisant Westminster. Le role du Roi etait tenu par un garcon de lavoir qui presentait en effet une certaine ressemblance avec le personnage qu'il etait charge d'incarner. Beaucoup de ceux qui virent ce film crurent qu'il avail ete tourne en Angleterre, la reconstitution etant assez fidele pour faire illusion (Juillet 1902). (2) Le premier de ces films « historiques » est La defense de Bazeilles ou Les dernieres cartouches, d'apres le tableau d'Alphonse de Neuville qui connaissait alors une tres grande popularite.