Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

48 HISTOIRE DU CINfiMA « tres personnelles. » Or, je n'empruntai guere a la prestidigitation que la tenue, les attitudes, la nettete du mouvement, la surete de main, la precision des reperages. Je iis appel a des moyens qui peuvent se repartir en six grandes classes : les trues par arr£t (i), les truquages photographiques (2), les trues de machinerie theatrale, les trues de prestidigitation, les trues de pyrotechnie, les trues de chimie. » Melies eut, en effet, recours a tous les trues, a toutes les ficelles du metier, et apres les avoir imagines il les mit au point tels qu'ils sont encore aujourd'hui : depuis le procede permettant le d&loublement, la multiplication d'un melne personnage sur une melne image (3) et celui qui rendait possibles la disparition insensible d'une image comme la substitution Jente et progressive d 'une image a une autre, procede que Ton intitula « fondu » et « fondu enchaine' » jusqu'au « tour de manivelle » e'est-a-dire l'enregistrement d'une bande image par image avec, entre chaque image et la suivante, un temps d'arrfit permettant de modifier la position des personnages et des objets composant le tableau a enregistrer et de donner l'impression que ceux-ci se meuvent seuls, precede* qui constitue l'essentiel de la technique du dessin anime telle qu'elle existe encore aujourd'hui, sans oublier « 1'acc^l^re » e'est-a-dire la prise de vues a une cadence plus lente que la normale et la projection a la vitesse normale des images ainsi enregistr£es. Ayant ainsi en mains une technique qu'il s'^tait lui-m^me forg^e et que non seulement les inventeurs du cinematographe n'avaient pas soupconne?, mais qui allait a l'encontre de leurs intentions puisqu'elle permettait de deformer la reality et de tromper le spectateur sur le compte de cette r^alite, Georges Melies en arriva bient6t a se specialiser dans la production de films qui n'allaient plus rien ou presque plus rien devoir au realisme et qui empruntaient a la faerie, a la fantasmagorie et a la fantaisie leurs raisons de plaire a un public qui, a leur projection, retrouvait avec un etonnement joyeux et satisfait la fraicheur d 'impression de son enfance, du temps ou Peau d'Anelui etait contee. Et justement parce que cet art jeune leur rendait leur jeunesse, ces spectateurs qui faisaient fe'te aux films fe'eriqucs de Melies devenaient chaque jour plus nombreux et ils auraient ele encore bien plus nom (1) La possibilite de ce truquage lui avait ete revelee apres V incident de la place de V Opera relati plus haut. (2) Fondus, fondus enchatnis, superpositions, etc. (3) Le film ou Melies fit le plus large et le meilleur usage de ce procede jut L'Orchestre — un orchestre dont les dix-huit pupitres itaient occupes par lui-mSme et lui seul. Ce procede fut encore souvent employe dans les films comiques realises en France avant la guerre de 1914, notamment par Prince-Rigadin.