Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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58 HISTOIRE DU CINEMA Ces debuts courageux mais hasardeux ont eu sur le developpement de la vie cinematographique en France une influence qu'il ne serait sans doute pas exag^re' de qualifier de de*sastreuse. « Une attraction foraine ! » Combien de fois a-t-on jete dedaigneusement de haut en bas ces trois mots a la figure de ceux qui lutterent afin de faire au cinema un sort digne de lui. lis correspondaient a une r^alite, ces trois petits mots, ils exprimaient m&ne la deception teintee d'amertume que les freres Lumiere avaient eprouvee a voir leur invention sortir du laboratoire ou ils avaient projete de la tenir cantonnee, mais ils constituerent une formule toute faite qui servit trop souvent a justifier certaines indifferences ou certains mepris, alors que Fere foraine etait depuis longtemps revolue et que le cinema £tait devenu une force avec laquelle on devait compter et, mieux encore, un art que Ton devait tenir a honneu.r de proteger. Mais a quoi bon recriminer ? Les hommes euxmemes ne choisissent que rarement la facon dont ils d^butent dans la vie et l'endroit ou ils effectuent ces debuts... Sur les champs de foire et au music-hall Ne sur le Boulevard parisien — ce qui aurait du lui valoir, surtout a cette epoque de « tortonisme » integral, la consideration de tous les hommes d'esprit — le cinematographe a fait ses premiers pas sur les champs de foire — c'est un fait ! — mais ce n'est pas la seulement qu'il les a faits. Dans le temps me^me oil les paysans qui venaient de vendre forains : voitures transportant deux postes complets (afin d' en avoir un de rechange en cas d 'accident) et un groupe electrogene de six chevaux, une cabine demont'able , un reservoir d'eau (afin de parer au danger d'incendie, partout ou Von se trouverait), les bobines, les affiches et le personnel : chef de poste, operateur, mecaniciens. Le chef de poste touchait trois cents francs par mois plus un pourcentage sur la vente des bonbons pendant les entr'actes. Les operateurs recevaient cinquante francs pour les trois representations hebdomadaires et les mecaniciens soixante. Les programmes comportaient jusqu'a huit films comiques, un « plein air », une scene historique, une « actualite », deux « drames sociaux «... (1905). Deux ans plus tard, nouvelle initiative : trois des grandes baraques les plus populaires de la Foire parisienne aux Pains d'Epices se consacrerent au cinema et firent de magnifiques recettes. Lorsque le systeme de la location se substitua a celui de la vente, un film ordinaire se louait vingt-cinq centimes par metre et par semaine, les « Actualites » se louaient quarante centimes et « le PatheJournal », qui editait hebdomadairement deux bobines de cent vingt metres, quarante centimes le metre, la valeur des films et le prix de location diminuant a mesure que les bandes vieillissaient (igo8J. C'est Lucien Nonguet, metteur