Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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60 HISTOIRE DU CINEMA La fin du dix-neuvieme siecle avait vu sur les scenes de music-hall un renouveau de la pantomime. Cette faveur inattendue — car on pouvait croire la pantomime parfaitement demodee et peu en accord avec les exigences de la vie qui commencait deja d'etre commandee par le gout de la vitesse — avait mis en evidence quelques mimes avec qui se terminait en beaute la tradition des Deburau et des Paul Legrand : Thales, Severin, Georges Wague, Felicia Mallet et avait donne naissance a quelques ceuvres comme Chand d 'Habits ! et L' Enfant Prodigue qui justifient l'engouement — non denue de snobisme — dont, pendant une quinzaine d'annees, les Parisiens avaient fait preuve a l'egard de cette sorte de spectacle. Mais les pantomimes qui figuraient aux programmes de l'Olympia, de l'Eldorado et des Folies-Bergere n'etaient pas toutes signees Jean Lorrain, Catulle Mendes, Andre Messager et elles n'etaient pas toutes d'atmosphere poetique ou legendaire. II y en avait d'autres tres modernes qui se recommandaient — si Ton peut dire — d'un realisme un peu special et qui s'intitulaient tout simpl^ment : La Puce, Le Coucher d'Yvette, Le Reveil de la Parisienne, Le Coucher de la Mariee. Ces tableautins, qui paraitraient bien anodins aux spectateurs d'aujourd'hui car le rideau tombait toujours avant que « la Mariee » ou « la Parisienne » eut esquisse le geste de se depouiller de son honnete chemise de pensionnaire — ces tableautins remportaient un tel succes — Le Coucher de la Mariee fut joue plus de trois cents fois sans interruption — et avaient valu une telle popularity a la jolie femme qui en etait la vedette ordinaire, la charmante Louise Willy, que le cinema s'annexa et le genre de spectacle et l'interprete. Le photographe Pirou, qui s'etait specialise dans le portrait de femmes de theatre, prit l'initiative de cette annexion et on vit Le Coucher de la Mariee (i) et quelques bandes du m£me genre sur les ecrans de musichall ou ils succedaient, parmi « documentaires » et « actualites » a un Defile de Chasseurs Alpins ou a une Charge de Cuirassiers, car a cette epoque le public des Folies-Bergere n'etait pas moins cocardier qu'au (i) La plupart des joumalistes et historiens du cinema qui ont parU de ce film en ont appele la vedette Louise Milly ce qui est une erreur. Le Coucher de la Mariee fut mis en scene par Lear. Henri Desfontaines qui s' etait fait remarquer comme mime a cote de Thales dans Chand d' Habits aux Folies-Bergere, y fut le partenaire de Louise Willy qui parut phis tard dans plusieurs films de son camarade quand celui-ci, sans lacher le theatre se lanca a son tour dans la mise en scene cinematographique (v. p. 127-128) Desfontaines a declare (v. Cinema gazine, fevrier 1930) que I' operateur de prise de vues du Coucher de la Mariee etait Charles Pathe. Sans doute a-t-il voulu parler de Joly, associe de Pathe (v. p. 64). Le film commenca sa carrier e sur Veer an d'une petite salle que Pirou avait installee au Cafe de la Paix, place de V Opera.