Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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EXPOSITION DE 1900 73 ESSAIS DE CINEMA PAELANT Une troisieme attraction inedite etait encore offerte aux visiteurs de l'Exposition. Singulierement plus hardie, elle devait ouvrir a l'invention des freres Lumiere un domaine qui, apres £tre reste plus de vingt-cinq ans a peu pres en friche, se revelera si riche que la vie et Tart cinematographiques s'en trouveront Tune bouleversee et l'autre detourne de ses fins naturelles : c 'etait le premier essai de cinema parlant. Leon Gaumont avait imagine un systeme de synchronisation command e electriquement entre la projection du film et le deroulement du rouleau de phonographe. A l'enregistrement les deux operations n'avaient pas lieu simultanement et Ton procedait deja comme on le fait aujourd'hui pour le « doublage » des films parlants : les yeux fixes sur l'ecran ou son image etait projetee telle qu'elle avait ete enregistree pendant qu'il recitait le texte dont ses gestes etaient le comment aire, l'acteur debitait une seconde fois le m£me texte devant Tappareil qui le gravait sur la cire du rouleau (1). C'etait assez complique mais le resultat n'etait pas mauvais : il valait deja a peu pres ce que vaut, quinze ans apres la mise au point du parlant un doublage moyen et il donnait toute satisfaction au public de l'epoque qui, s'il ne criait pas au miracle, passait un agreable quart d'heure a ecouter et a voir — en m£me temps, tout comme au theatre — Coquelin aine recitant la tirade « des nez » ou la ballade du duel de Cyrano de Bergerac, Galipaux mimant non moins qu'il le disait un des monologues qui, au moins autant que les innombrables roles qu'il avait tenus de TOdeon au Vaudeville, avaient contribue a le rendre populaire, Yvette Guilbert chantant une chanson de Xanrof et pour finir les Societaires de la Comedie-Francaise — c^ fut sans doute la premiere apparition de ceux-ci sur un ecran — jouant une scene des Precieuses Ridicules. Vraiment les badauds qui etaient entres dans la petite salle de « la rue de Paris » comme ils seraient alles, quelques pas plus loin, voir danser Geo de Merode ou mourir en passant par toutes les nuances de la paleur 1'emouvante Sada Yacco, en avaient, comme on dit, pour leur argent. Et M. Leon Gaumont aussi. Celui-ci, pour t ant, plus difficile que ceux qui lui avaient apporte leurs (1) Vers la meme epoque, Auguste Baron qui devait mourir en 1937, aveugle et dans la misere, avait depose une demande de brevet pour un dispositif a peu pres analogue a celui que Leon Gaumont utilisa a V Exposition de igoo. (V. vol. IV)