Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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NAISSANCE D'UN ART 179 ramassee dans « les lignes », que l'arriere c'etait remmerdement et la mort. Apollinaire m'a dit : « II y a tout de meme quelque chose... Viens voir ! » J'ai vu Chariot : incontestablement c'etait quelque chose puisqu'il tenait le coup devant l'enorme spectacle que je venais de quitter pour sept jours. Ce « petit bonhomme » qui a reussi a ne plus etre un « petit bonhomme » mais une espece d'objet vivant, sec, mobile, blanc et noir, c'etait nouveau ! » (1) Mais les artistes — ecrivains et peintres — n'avaient pas ete les seuls a s'enthousiasmer, car ainsi que l'a montre Henri Strentz (2) : « Chariot tout de suite devint l'idole de la foule. Charlie Chaplin etait clown : cela explique son prodige. II n'etait pas le clown philosophe de Shakespeare, ni le clown paradoxal de Banville. II n'empruntait a un Footit, aux Fratellini, a un Grock, ni leurs costumes barioles, ni leur funambulesque ahurissement, ni leurs maquillages hilarants, ni leurs cocasses accessoires, pas meme l'atmosphere de clarte surabondante indispensable au flamboiement de leurs oripeaux du royaume de Fantaisie. Avec Chariot, l'art clownesque, pour la premiere fois, s'introduisait prosai'quement dans le gris de la vie quotidienne de tous les hommes, au petit bonheur d'une action candide qui ne beneficiait que du prestige d'etre apportee par un rayon de lumiere nocturne et d'une nature telle qu'on ne sait si ce qu'il projette se passe dans la vie ou dans le reve. » Les comiques La personnalite de Charlie Chaplin se trouve la tres exactement definie et tres subtilement analyse ce qui fait son charme et on comprend qu'en face de cette personnalite le film comique francais avait besoin que Ton pensat a lui assurer les serviteurs capables sinon de 1'elever au rang ou le nouveau venu s'installait tout naturellement, mais du moins de le maintenir a celui ou Max Linder l'avait porte. Celui-ci, en effet, etait parti pour l'Amerique d'ou il avait rapporte trois films dans lesquels il reste fidele a la formule qu'il a decouverte et, pour ainsi dire, fixee : Max en Amirique, Max veut divorcer et Max et son taxi et a son retour il s'etait, en attendant de repartir, contente de reparaitre dans trois petites bandes qui donnerent aux plus indulgents l'impression d'avoir ete rapidement — et non sans quelque negligence — improvisees : Max medecin malgre lui, Max entre deux feux (1) Fernand Ldger (Id.). (2) Henri Strentz (Id.).