Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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NAISSANCE D'UN ART 181 1'extrSme pointe de l'avant-garde, qui avait toujours ete Tami de toutes les nouveautes et qui, ayant toujours ose en une matiere aussi vieille que la theatrale, ne pourrait manquer, en une matiere d'une jeunesse aussi riche de promesses que le cinema, d'avoir des audaces heureuses et productives : Andre Antoine. Une recrue de marque : Antoine Apres s'etre ruine a l'Odeon et avoir ete force d'aller « chez les Turcs », comme disait Edmond Rostand, pour gagner sa vie, Antoine etait revenu en France au lendemain de la mobilisation et, ayant au printemps de 1914, recu une proposition pour faire de la mise en scene, il s 'etait tout naturellement tourne vers le cinema. N'ayant rien perdu des qualites qui avaient fait son succes non plus que de son toujours jeune enthousiasme, avec son experience et la publicite dont sa derniere et toute recente averiture avait aureole son nom, il apparut au cinema — et on le comprend — comme une precieuse recrue. Lorsqu'il fut interroge en 1923 par Andre Lang, au cours de l'enquete que celui-ci mena pour « La Revue Hebdomadaire », Antoine s'expliqua avec une entiere franchise qui laisse bien voir qu'en penetrant dans ce domaine nouveau pour lui, il ne se dissimulait aucune des difficultes auxquelles il allait se heurter : « J'avais tout de suite constate que tout etait a peu pres organise de travers. Non que le personnel artistique ou administratif fut inferieur a sa tache : c'etaient de vieux routiers ayant la parfaite pratique de l'ecran, capables d'assurer une production courante, mais endormis par une prosperite de dix annees ; nulle velleite d'effort vers le mieux ou la recherche d'autre chose ; le cinema etait un metier de tout repos, la vie y etait douce, tout le monde etait persuade que cela continuerait longtemps et qu'il etait inutile de «s'en faire... » Antoine, lui, «s'en etait toujours fait » et il continua a «s'en faire » quand il debuta au cinema. Mais si son engagement avait naturellement fait naitre des espoirs chez certains de ceux qui r£vaient d'un cinema meilleur et plus intelligent, non moins naturellement il avait mis en me fiance ceux qui, estimant que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes cinematographiques, craignaient que Ton ne vint bousculer leur euphoric On ne lui facilita done pas la tache qu'il entreprenait, ce qui etait ennuyeux mais ne l'aurait certainement pas empe'che de donner au cinema francais les ceuvres dont celui-ci avait besoin car, tout au long de sa carriere, il avait euasebattrecontreles difficultes en tous genres et celles-ci ne Teffrayaient pas. Ce qui etait