Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

184 HISTOIRE DU CINEMA La Zone de la Mort et a La Dixieme Symphonie, qui de m£me que J' Accuse ! (i) datent de la seconde moitie de la guerre, pour se trouver en presence de films ou s'affirme une des plus fortes personnalites que le cinema ait eu la chance de voir entrer a son service. Si Ton ne regarde que son scenario, Mater Dolorosa n'est rien de plus qu'un de ces drames se deroulant dans la grande bourgeoisie comme Georges Ohnet en a developpe dans ses romans et Paul Hervieu sur les planches de la Comedie-Francaise, comme Gabrielle Robinne, encadree d'Alexandre et de Gabriel Signoret, en a anime sur l'ecran en d'innombrables moutures, drame noue avec adresse, encore que bien conventionnellement, autour d'un enfant. Mais comme toujours en art et au cinema peut-£tre plus encore que dans les autres domaines, le fond est relativement de peu d'importance et c'est la forme qu'il faut considerer. Or la forme est ici eminemment cinematographique, bien plus cinematographique que celle de For failure, a quoi on ne peut s'emp£cher de penser, et Interpretation reunissant Firmin Gemier, qui depuis L' Homme qui assassina n'avait plus reparu sur les ecrans, Armand Tallier et Emmy Lynn, presque de meme valeur que celle du drame de Cecil B. de Mille — Emmy Lynn l'emportant peut-6tre meme sur Fanny Ward. Cette fois Abel Gance avait touche le grand public et cela sans rien abdiquer de sa personnalite. Et il en fut encore de meme avec La Zone de la Mort et avec La Dixieme Symphonie. De La Zone de la Mort Louis Delluc proclamait qu'un tel film etait « un evenement dans les annales du cinema francais » puis il lancait a l'auteur cette adjuration : « Et si jamais vous entendez dire que vous voyez trop grand, je pense que vous rirez tranquillement. On ne voit jamais trop grand. Je vous assure que vous ferez de fortes choses... Le public est avec ceux qui ont quelque chose a dire... Merci, Gance ! Ne cessez jamais de voir trop grand ! » Et Delluc invoquait les noms de Th. Ince et de Griffith, les deux grands hommes du cinema americain. Abel Gance n'avait pas besoin qu'on l'encourageat a « voir grand ». Ces exhortations, bien plus qu'a lui, c'est done a ceux qui deja se cabrent devant les audaces du nouveau venu qu'elles s'adressent, a ceux qui, plutot que de faire un petit effort personnel afin de s'adapter a ces audaces et de les faire admettre par leur entourage, ont pratique dans les bandes tombant entre leurs mains des coupes sombres qui les rendent moins facilement assimilables, car deja se manifeste cette sourde et agissante hostilite des directeurs de salles dont Abel Gance a, plus que quiconque et tout au long de sa carriere, subi les regrettables effets. Mais la voix de Delluc etait pour les « exploitants » la voix de celui qui crie dans le desert... Elle n'arriva pas jusqu'a leurs oreilles et quand (i) V. p. i65