Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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N£lSSANCE D'UN ART 187 la venue de cette apparition poetique, done un peu factice ou du moins transposed dans la litterature, me g£ne dans un moment de verite. » Cette citation, un peu longue, est interessante d'abord parce qu'elle indique bien tout ce que cinematographiquement Abel Gance avait tire de la musique — sur ce point comme sur beaucoup d'autres l'auteur de La Dixieme Symphonie est un precurseur et il faudra attendre La Roue et Un Grand Amour de Beethoven pour retrouver en France une tentative de collaboration cinematographico-musicale — ensuite parce qu'elle met en evidence ce. qu'il y a de « visionnaire » dans la personnalite d'Abel Gance. Qu'un homme dont le role, le metier, la mission — employez le mot que vous voudrez — est precisement de composer des images soit un visionnaire, quoi de plus normal ? Quoi de plus rare aussi, surtout a l'epoque ou naissait La Dixieme Symphonie, personne ne s'etant encore a vise de penser que pour faire un film irput etre utile de s avoir voir, meme si ce don devait consister en ce que le langage populaire appelle « avoir des visions ». Que Delluc se soit apercu que Gance s avait voir, avait m£me des visions (si « avoir des visions » e'est voir ce que les autres ne voient pas) est tout a l'eloge de sa clairvoyance, ce privilege etant celui qui s'afnrmera avec le plus d'eclat et le plus de bonheur dans les ceuvres futures d'Abel Gance. Enfrn quand il fait apparaitre ce qu'il y a de regrettable dans la superposition constante — et quelquefois aux moments ou elle se Justine le moins — d'un symbole plus ou moins poetique et factice a une realite qui se sufnt a elle-m&ne, Delluc donne de sa clairvoyance une preuve nouvelle en mettant le doigt sur un des defauts les moins discutables de Gance, un de ceux dont il auiait pu se corriger le plus facilement s'il avait consenti a. ne pas, sous pretexte de defendre sa personnalite, se cramponner a ses defauts avec la m^me ardeur qu'a ses qualites. Mais ces critiques m&nes montrent bien tout ce qui distinguait La Dixieme Symphonie des autres films de l'epoque et tout ce qui placait Abel Gance bien au-dessus de ses confreres. Et il n'y a plus qu'a signaler la qualite de Interpretation qui reunissait autour d'Emmy Lynn, Severin-Mars et Jean Toulout, Severin-Mars qui n'avait encore fait que de rares apparitions sur les ecrans, Jean Toulout qu'on y avait beaucoup vu et qui prouvait ici qu'il s'egalait aux meilleurs. Des lors l'attention sympathique de tous ceux qui esperaient qu'un jour le cinema francais, par sa qualite, reprendrait la place dont il avait joui avant la tourmente dans le monde grace a l'avance qu'il avait naturellement prise sur ses cadets, resta fixee sur Abel Gance et J' Accuse /, qui parut au lendemain m^me de Tarmistice (1), ne fit que (r) V.p.i65.