Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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192 HISTOIRE DU CINEMA 4. Marcel L'Herbier Un nom nouveau encore : celui de Marcel L/Herbier (1). Ce nom d'abord n'apparait — tout a fait vers la fin de la guerre — qu'avec beaucoup de modestie sur les ecrans, comme celui du scenariste de deux films que Ton peut classer parmi les plus interessants de cette periode : Le Torrent et Bouclette que Rene Hervil realisa en collaboration avec Louis Mercanton ; Le Torrent dont Louis Delluc disait, separant la personnalite' de l'auteur de celle des realisateurs : « Le scenario est empreint de symbolisme. Nous aurions aime qu'ille fut da vantage... Ce debut d'un auteur veritable et digne de ce nom ne m'a pas semble particulierement mis en valeur par les circonstances... M. Marcel L'Herbier est un poete sensible, severe, jaloux, demesure et minutieux, brillant et candide : du moins m'apparut-il ainsi dans deux volumes : un drame poetique et un recueil d'impressions interieures — qu'il publia. La premiere idee c'est que, pour ecrire Le Torrent, il a oublie sa personnalite. La seconde c'est que ce n'est peut-etre pas lui qui l'a oubliee. Entre ses metteurs en scene et lui, il y a eu incomprehension. Leurs talents divers ne s'accordaient pas. L'auteur a ete sacrifie. Etce n'est pas la derniere fois. Seulement il a eu recours et voilal'occasionde mettre au monde une nouvelle habitude que j'ai beaucoup desiree : la publication des scenarios. Puisque nous arrivons aux scenarios avouables, editez-les. Publiez-les tels que vous les avez concus. Et je vous predis qu'on les lira avec joie. Le livre se venge du theatre en conservant les vari antes et les scenes injouables. Qu'il trahisse pareillement l'ceuvre secrete du cinema et de ses impitoyables traditions. » Ainsi se trouve signalee et stigmatisee pour la premiere fois une des plus lourdes tares qui aient pese sur le cinema francais et dont (1) Marcel L'Herbier a confie lui-meme a Andre Lang qui V inter rogeait *u cours de I'enqucte qu'il mena en ig23 pour « La Revue Hebdomadaire » comment de la litterature il vint au cinema : « J'ai compris le cinima pendant la guerre, a la Section cinematographique de I'armee. La, j'ai senti la valeur de verite de I'arbre qui tombe, de la fumee qui s'evanouit, du village qui flambe, de V explosion. C'est ce qui me donna I' idee d'un premier film, dont un torrent etait le personnage principal. J'avais souhaite d' exprimer la force magnetique du torrent et montrer comme tout vibrait en fonction de lui , sur son parcours. Une chose tres simple, un jeu d 'ombres et de plans. II n'y avait qu'un homme, role secondaire dont voulut bien se charger Signoret. Quand le film sortit, je vis sur I'ecran un grand Signoret au premier plan et mon torrent etait devenu une petite riviere... C'est peut-etre ce qui me determina a me lancer tout a fait dans la bataille, a executer moi-meme ce que j'avais concu... »