Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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196 HISTOIRE DU CINEMA producteur, a ce que cet auteur fut de qualite. Ce sont deux hommes de theatre, Le Bargy et Andre Calmettes, nous Taverns encore vu, qui ont tres simplement accompli cette petite revolution dans les mceurs cinematographiques et on ne saurait leur en 6tre trop reconnaissant : sans doute, tout bien considere et avec tout le recul necessaire, est-ce la le seul apport heureux que le theatre ait fait au cinema. Done il y avait un auteur a l'origine d'un film et le nom de cet auteur figurait en tete du film, dans ce que, par la suite, on fut convenu d'appeler le « generique ». Imm&liatement le r^alisateur du film qui, par une assimilation imprudente et inexacte avec ce qui se passait au theatre, se faisait appeler « metteur en scene », s'avisa de penser qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il fut moins bien partage et ce n'etait que justice : voici done que Tetat -civil du film se constitue. Mais, tres vite, les realisateursmetteurs en scene s'apercurent que le role des auteurs se reduisait dans l'ceuvre commune a fort peu de chose : le plus souvent a une signature qu'ils apposaient, avec un detachement plus ou moins dedaigneux, au bas de l'acte par lequel ils ceMaient au producteur le droit d'utiliser a des fins cinematographiques leur com&Iie ou leur roman et que e'etaient eux, les metteurs en scene, qui faisaient l'essentiel de la besogne d'ordre cin^matographique, ce qui etait indiscutablement exact. De la, a conclure qu'ils etaient les auteurs du film, il n'y avait qu'un pas. Ce pas, les metteurs en scene le franchirent naturellement et, ma foi I on ne peut pas dire qu'ils eurent tort. II reste en effet a demontrer que, du moins tant que le film resta muet et que le realisateur fut a la fois l'adaptateur de l'ceuvre qui l'inspirait, l'auteur du scenario sur lequel le film allait £tre construit et le realisateur de ce film, le metteur en scene n'etait pas l'auteur du film, exception faite de quelques cas extre*mement rares, dans lesquels les auteurs dramatiques et romanciers aux ceuvres desquels le cinema demandait la matiere qu'il allait transformer dans ses studios-usines tinrent a collaborer au film qui courrait le monde sous le titre de leur roman ou de leur drame. Ce fut done de tres bonne foi que, lorsque — en 1917 — les metteurs en scene-realisateurs r^pondirent a l'appel de l'un d'entre eux, Camille de Morlhon, qui avait compris l'inter£t qu'il y aurait a grouper ces forces eparses pour leur donner des regies professionnelles et leur permettre de defendre leurs droits en face des producteurs, ils choisirent pour le groupement qu'ils venaient de constituer cette appellation : Societe des auteurs de films. Ainsi « les auteurs de films » avaient une existence legale, administrative, sociale, ce qui ne voulait pas dire que les films avaient pour auteurs uniquement ceux qui se donnaient ce titre. Mais la question ne se posait pas, pour le moment, et quand elle se posera, on se rendra bien compte qu'elle n'etait pas si simple que la creation de la Societe des auteurs de films pouvait le laisser suppo