Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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DES HOMMES ET DES (EUVRES 211 30 Louis Feuillade. — C'est aussi en plein travail, quatre ans plus tard, que la mort vint surprendre Louis Feuillade. Avant la guerre, Louis Feuillade avait connu le plus grand succes avec Fantdmas ; pendant la guerre, il avait renouvele ce coup de maitre avec Judex et il avait essaime autour de ce morceau de resistance toute une serie de films moins importants dont quelques-uns — et ce n'etaient pas les meilleurs — n'etaient pas exempts de pretentions patriotiques mais ces essais en tous genres lui avaient facilement montre que, si c'etait dans le domaine des Fantdmas et des Judex qu'il se mouvait le plus ais^ment et le plus avantageusement, il ne lui etait pas interdit de chercher a modifier les limites et meme les aspects de ce domaine. C'est de cette d^couverte raisonnable qu'est nee Involution au cours de laquelle, parmi dix films d'importance et de valeur diverses (L'Orpheline, Vindicta, Le Gamin de Paris, La Gosseline etc.), Les Deux Gamines et Parisette (1) apporterent quelque chose de nouveau et de personnel. Sans doute est-ce toujours le triomphe du romanesque, mais ici le romanesque n'a plus rien de romantique, c'est du romanesque realiste, bourgeois, qui cherche bien plus a attendrir qu'a faire fremir. Plus de personnages d'exception, mais des hommes, des femmes et des enfants — les enfants tiennent une grande place dans les films de Feuillade — qui, s'ils sont encore jetes dans des situations singulieres, ne font que des gestes d'une banalite quotidienne. Avec ces deux derniers films Feuillade connut un succes — dont une bonne part revient a celle qui en etait la vedette, Sandra Milovanoff — rejoignant presque celui de Fantdmas et de Judex, succes d'ouvrage fait sinon de main de maitre du moins de main de bon ouvrier n'ignorant rien de son metier et ne rougissant pas de le laisser voir. On a beaucoup m^dit de Feuillade, sans doute parce que ceux qui souhaitaient que la production francaise reprit la place qu'elle avait avant 1914 et que la guerre lui avait fait perdre, pensaient que ce souhait ne pouvait se realiser que si le cinema francais s'engageait hardiment dans les seules voies de l'art. lis avaient les yeux fixes sur les films suedois, sur ceux d'Abel Gance, de Marcel L'Herbier, de Louis Delluc et n'admettaient pas que, plusieurs centaines de milliers de spectateurs venant, chaque semaine, s'asseoir devant les ecrans, il fallut indispensablement fournir a ceux-ci des bandes capables de satisfaire tous les gouts, des films populaires aussi bien que des films artistiques, l'honneur etant ^aui lorsque ces films populaires ne sont pas une offense au gout et a la raison et qu'ils (1) 77 convient de rappeler que Rene Clair a tenu un petit role dans L'Orpheline ££ dans Parisette, ce qui doit itre compte a I'actif de Feuillade puisqu'en fait c'est aupres de celui-ci que I'auteur du Million a commence d'apprendre son metier.