Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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226 HISTOIRE DU CINEMA fiassa, avec Emmy Lynn sous la direction de Jean Kemm, Gosse de Riche, La Petite du Sixieme avec Suzanne Grandais). La tentation de passer de la categorie « interpretes » a la cat£gorie « auteur » a laquelle, des qu'il s'est eleve au-dessus de la moyenne, un acteur est expose, est a peu pres irresistible, on le sait depuis longtemps et les plus grands sont les premiers a y c6der, ce qui n'est que trop facilement explicable car, lorsqu'on se sent assez intelligent pour avoir des idees personnelles, il est naturellement insupportable au bout d'un certain temps de se sentir limite a l'expression de la pensee d'autrui, meme si Ton n'est pas assez fat pour etre convaincu que ce que Ton ferait vaudrait mieux que ce que Ton vous donne a faire. Et il n'est pas besoin de chercher tres loin dans le passe des exemples de cet etat d'esprit car de Mounet-Sully a Silvain, de Lucien Guitry a Maurice de Feraudy et a Le Bargy, et de Sarah Bernhardt a Simone, l'histoire du theatre contemporain est, a cet £gard, d'une richesse singulierement eloquente. Cette richesse est encore plus grande dans le domaine cinematographique ou, des les premieres heures, les comediens qui se firent metteurs en scene et composerent leurs scenarios sont vraiment innombrables. Ces metamorphoses ne furent pas toutes heureuses ni profitables a l'art cinematographique, car parmi les acteurs qui renoncerent a leur metier pour en commencer un autre, il en etait plus d'un qui n'avait d'autres qualites que celles qui sont indispensables a un mediocre acteur. En ce qui concerne HenryRoussell, rien de tel et l'ambition a laquelle il cedait etait parfaitement legitime. Son premier film La Femme blonde (dont Eve Francis avait tenu le principal role) avait 6te* remarque (1917). L'Ame du Bronze (1) avait confirme l'impression favorable laissee par ce debut. Des lors HenryRoussell avait a peu presrenoncea l'interpretation mais il avait conserve de tres grandes exigences a l'egard de ses interpretes qu'il aurait tous voulu aussi bons comediens que lui. Et il s'etait consacre de tout son cceur a son ceuvre d'auteur cinematographique car ce qui dans le cinema l'interessait d'abord c'^tait de sortir de ce qui jusqu'alors avait et6 sa vie : se sachant capable d'imaginer des histoires pouvant interesser et emouvoir et de traduire ces histoires en images selon les regies encore ind£cises d'un art et d'un metier nouveaux, il se fit son propre scenariste. Jamais, tant que le cinema demeura muet, Henry-Roussell n'alla chercher le sujet de ses films dans sa bibliotheque, jamais non plus il n'eut recours a un collaborateur pour construire ses scenarios — sauf pour La Valse de V Adieu (1927) dont le scenariste fut Henry Dupuy-Mazuel — et il faut reconnaitre que les sujets qu'il imaginait, s'ils ne sont pas d'une originalite (1) V. p. 164