Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

L'AVANT-GARDE 243 mot de cette intelligente definition qui ne soit applicable au mouvement qui marqua la vie cinematographique des annees 1920-1925. La guerre n'etait pas finie qu'une certaine partie du public s'etait sentie insatisfaite de ce qui satisfaisait producteurs et exploitants et avait commence de se demander si le cinema ne pouvait vraiment pas faire autre chose que ce qu'il faisait. Les origines de cette insatisfaction etaient tres di verses. Les uns transportaient dans le domaine cinematographique leurs gouts litteraires et s'ils n'eprouvaient qu'un plaisir incomplet a la projection des drames mondains chers a Charles Pathe, c'etait parce qu'ils n'aimaient pas les romans de Georges Ohnet ou les drames de Paul Hervieu a l'usage des abonnes de la Comedie-Francaise. D'autres regrettaient les films de Georges Melies. D'autres encore, qui sentaient confusement que le cinema disposait de moyens dont le theatre etait prive, souhaitaient plus de liberte aux spectacles de l'ecran : ils ne savaient pas bien comment cette liberte aurait pu s'exprimer mais le besoin qu'ils en eprouvaient etait d'autant plus imperieux qu'il etait plus vague. En meme temps, pour des raisons purement commerciales, les programmes des salles de projection commencaient a accueillir des films d'origines diverses qui montraient a tous — sauf aux directeurs de maisons de production — qu'en effet il y avait a faire autre chose que ce Ton faisait. Un film comme Forfaiture qui, sorti des studios de Vincennes n'aurait sans doute pas ete tres different de tous ceux dont Gabrielle Robinne, Rene Alexandre et Gabriel Signoret etaient les vedettes, avait montre aux moins clairvoyants qu'un sujet, si rebattu qu'il fut, pouvait etre renove par la forme qui lui etait donnee et qu'il existait une forme cinematographique dont les metteurs en scene travaillant dans les studios francais ne possedaient pas la recette. Les films de Charlie Chaplin qui, par leur sujet, ne differaient pourtant que bien peu de ceux de Max Linder et de Prince-Rigadin, en montrant la possibility d'un comique cinematographique ne tirant pas ses effets du seul vaudeville, avaient fourni de nouveaux arguments a ceux qui croyaient a l'existence d'une verite cinematographique tres proche de la simple verite humaine. Un peu plus tard, les films scandinaves revelaient un autre visage de cette verite, celui de la poesie vu a travers les innombrables aspects de la Nature. Et ces revelations, il se trouvait une nouvelle generation pour les accueillir, celle des jeunes gens qui venaient d'avoir vingt ans ou allaient les avoir et qui, comme s'il leur eut suffi de naitre aux environs de l'heure ou le premier appareil de projection s'allumait dans le sous-sol du Grand Cafe pour avoir une plus exacte comprehension de ce que le cinema contenait de richesses inemployees ou mal employees, voyaient en lui l'art de leur epoque. Ils l'avaient toujours connu, ils s'etaient familiarises avec lui pendant qu'ils apprenaient a lire et a sentir ; c'etait par son truchement qu'ils