Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LOUIS DELLUC 249 Feuillet a Baudelaire et a Rimbaud. Etourdissement salutaire grace auquel chacun se rendit compte que le cinema n'avait pas fini d'etonner ses fideles et qu'avec ses types petris en pleine pate humaine et fortement campes par Eve Francis, Gaston Modot, Edmond Van Daele, le clown Footit (1), Fievre etait une ceuvre. Une ceuvre, on s'en rendit encore plus exactement compte plus tard, qui, si elle n'est peut-etre pas son chef-d'oeuvre, est du moins la plus audacieuse, la mieux equilibree et la plus simple aussi de toutes celles auxquelles Delluc a attache" son nom, une ceuvre qui marque une date dans l'histoire du cinema francais parce qu'elle le fait penetrer dans une zone jusqu'alors interdite ou il trouvera la matiere et mieux encore, l'atmosphere de quelques-uns de ses meilleurs films, ceux-la memes dont on est en droit de penser, selon que Ton obeit a des considerations d'ordre artistique ou a des preoccupations d'ordre moral, qu'ils sont ceux qui lui ont fait a la fois le plus de bien et le plus de mal, depuis Cceur Fidele de Jean Epstein (2) jusqu'a Quai des Brumes en passant par En Rade d' Alberto Cavalcanti (3). Avec La Femme de nulle part, qui, a quelques mois d'intervalle, succeda a Fievre, Delluc revient encore une fois au theme du retour vers le passe ou plutot de l'irruption du passe dans le present. II y revient non seulement parce que ce theme le poursuit, le hante, mais encore parce qu'il croit qu'il peut plaire, qu'il doit trouver « chez le spectateur une comprehension profonde », chacun ayant « une chose en lui ou une histoire qu'il croit morte et que les fantomes de l'ecran ont tot fait de ranimer » (4). Cette fois, il le traite a fond, sans recours au moindre pittoresque exterieur : « une femme agee, usee, finie, fait un ultime pelerinage a la maison qu'elle quitta pour son malheur, il y a trente ans ; elle y retrouve une jeune femme dans la meme situation et surtout l'image de ses heures de joie et elle ne regrette pas d'avoir paye si durement le bonheur enfui » (5). Ce theme est litteraire certes — c'est ici, bien plus surement qu'a propos de Fumee Noire ou du Silence qu'il convient de le signaler sinon de le regretter. C'est meme un de ceux auxquels la litterature revient le plus fidelement (Victor Hugo : Tristesse d'Olyrnpio ; Lamartine : Le Lac ; A. de Musset : Souvenir ; (1) Leon Moussinac qui, entre un poeme et un recueil de vers ou un ouvrage de critique d'art commencait a s'interesser au cinema ou, ires vite, il se fera comme critique une place importante, tenait aussi un petit role dans Fi&vre. (2) V. p. 2ji et sq. (3) V. p. 280 (4), (5) « Drames de Cinema* (Editions du Monde Nouveau, Paris, 1923) p. XIV.