Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

254 HISTOIRE DU CINEMA pelles, il creait « le Club des Amis du Septieme Art » (C. A. S. A.) ou il groupa quelques cineastes epris de nouveaute et de progres et aux diners duquel il allait tres rapidement faire asseoir tout ce que Paris comptait de snobs. A la fin de ces diners, une discussion etait ouverte et on parlait... On parlait beaucoup et naturellement on ne manquait pas de dire des betises. . . Mais il arrivait aussi que des idees interessantes fussent emises... Et si les betises l'emportaient sur les idees interessantes, qu'importait ? Ce qui etait plus important c'etait que des hommes et des femmes qui, sans les diners du C. A. S. A. n'auraient jamais pense au cinema, y pensaient, en faisaient l'objet des conversations qu'ils avaient ensuite dans les salons ou ils frequentaient, couraient voir les films dont Canudo et ses amis cineastes leur avaient dit les merites. Ainsi se formait pour les salles de projection une clientele qui se serait crue deshonoree si elle n'avait pas eu des gouts differents de ceux de la masse et si elle n'avait pas affirme hautement ses exigences, une clientele pour la satisfaction ou pour l'exploitation de laquelle allaient pouvoir naitre et vivre des entreprises rompant deliberement avec les habitudes des commercants du film et rendant service aux initiatives les plus hardies. On a beaucoup plaisante les snobs et Ton continueradelesplaisanter,cequi n'empeche qu'ils sont utiles aux artistes et aux novateurs : les snobs ignoraient le cinema — c'est a peine s'ils s'etaient rapproches de lui au moment de L'Assassinat du Due de Guise a cause de l'Academie et de la Comedie toutes deux francaises dont se recommandait la bande du « Film d'Art », mais ce mouvement d'interet avait ete de courte duree. Grace a Canudo et a son C. A. S. A. un snobisme cinematographique se crea qui allait assurer le succes de « l'Avant-Garde ». Le cinema avait maintenant le « milieu ferme », le a vase clos » indispensable a ses essais, il avait des camaraderies, des centres de ralliement d'ou il pouvait recevoir sinon des mots d'ordre, du moins des indications favorables a son evolution. Excite par son succes, Canudo qui ne manquait ni d'idees, ni d'activite, elargit son action, repandant la bonne parole dans les milieux les plus divers : a la Bourse du Travail avec Severin-Mars, au Salon d'automne avec Rene Blum. II n'eut malheureusement pas la meme chance quand, a l'exemple de Delluc, il voulut passer a Taction personnelle et le seul film dans le generique duquel son nom figura : U Autre Aile que realisa Andreani n'eut rien de ce qu'il aurait fallu pour lui donner le droit de prendre place a cote de La Fete Espagnole ou de Fumee Noire. Dans le domaine de la critique, Canudo n'a pas non plus l'importance de l'auteur de Cinema et Cie car, s'il avait beaucoup d'idees dont quelques-unes d'un indeniable interet, ces idees restaient le plus souvent d'ordre general et theorique et il ne possedait pas comme Delluc une vue claire des possibilites du cinema-moyen