Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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268 HISTOIRE DU CINEMA Avec L'ean coide sous les ponts, ou la part faite a l'etre humain etait moins importante, Albert Guyot put utiliser plus librement son don ^interpretation des choses et de la nature et il y eut dans ce film nombre d'images qui peuvent etre placees parmi les plus significatives qui aient ete composees a cette epoque : avec L'eau coule sous les ponts, Albert Guyot ouvre au cinema le domaine de ce que la litterature s'est plu a nommer populisme. Cette tendance a laquelle appartiendront quelques annees plus tard deux films qui marqueront les debuts de deux jeunes gens destines a se faire une place importante dans le cinema parlant : No gent, Eldorado du Dimanche de Marcel Carne et La Zone de Georges Lacombe, (i) trouva son epanouissement dans A quoi revent les bees de gaz (ou la femme de l'auteur, Mireille Severin, tint un role analogue a celui de Nadia Sibirskaia dans les films de Kirsanoff) : paysages du Paris nocturne, quais et berges de la Seine, lueurs et reflets... A la grisaille de Brumes d'Atdomne se substituent ici des oppositions fortement marquees et dans le noir des ruelles aux paves luisants de pluie, aux ruisseaux gras e'est l'ombre de Jehan Rictus qui longe les murs... Sans doute y avait-il un peu plus de litterature qu'il n'aurait convenu, aussi bien dans les films de Kirsanoff que dans ceux d'Albert Guyot mais de la litterature, le cinema a si souvent fait un si deplorable usage que l'on ne peut en vouloir a l'auteur de Brumes d'Atitomne non plus qu'a celui de A quoi revent les bees de gaz d'avoir laisse se glisser des souvenirs de lecture dans les images qu'ils composaient car presque toujours ici la litterature est poesie (2). De ce « populisme » on retrouve des traces dans certains des films les plus representatifs des jeunes hommes qui, soit pour leurs debuts, soit au cours de leur carriere, ont eux aussi use des possibilites que leur offrait « l'Avant-Garde » pour donner forme a certaines des idees grace auxquelles ils esperaient atteindre au cinema dont ils re (1) V. p. 437. \ (2) Parmi les manifestations intelligentes de « l'Avant-Garde » il faut encore signaler Construire un feu, d'apres un conte de Jack London, ou Von voit pour la premiere fois la signature de Claude Autant-Lara ; Le Supplice par l'Esp6rance, adaptation d'un conte de Villiers de V IsleAdam par Gaston Modot, un des meilleurs acteurs francais de I'ecran qui, a plusieurs reprises au cours d'une tongue carriere, se manifesta comme metteur en scene et surtout comme scenariste ; L'Horloge, dont l'auteur, Marcel Silver, avait essay e de se liber er du poids du « sous-titre » auquel tous ceux qui revaient d'un meilleur cinema reprochaient d'alourdir le film et, plus encore, de rompre le rythme des images. Dans L'Horloge, (dont les interpretes etaient David Evremond que l'on retrouve dans plusieurs films d'essai interessants, Jane Ferney et Volbert) Marcel Silver avait reussi a composer un film sans aucun texte et qui tirait toute sa signification de ses seules images.