Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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276 HISTOIRE DU CINEMA homme qui a des choses a dire et qui sait les exprimer cinematographiquement — ce qui est le cas de Jean Epstein — n'a-t-il pas plus a gagner a se reduire a une situation unique qu'a se perdre dans les meandres d'incidents accessoires ? Quant a la pretention, le reproche est assez genant venant d'hommes qui n'ont pas vu que la seule pretention a laquelle Jean Epstein se soit laisse aller est d'avoir donne a son film une base purement visuelle, c'est-a-dire eminemment cinematographique, la plus cinematographique peut-etre qui, jusqu'alors, ait ete portee a Fecran : abandonnee avec un enfant, seul souvenir de rhomme qui l'a seduite, une femme accepte que le gamin serve de modele a un peintre pour une affiche. L'enfant meurt et la malheureuse qui retrouve sur tous les murs le visage souriant du petit mort finit par ne plus pouvoir echapper a cette obsession : elle arrache une affiche et est arreted. Ce qui arrive ensuite est sans interet et il importe peu que, pour satisfaire au besoin de fin heureuse qui a tou jours ete une des plaies du cinema, la pauvre femme fasse un mariage parfaitement inattendu. Ce qu'il y avait d'interessant dans ce sujet c'est qu'il permettait de montrer la force de l'image, de rendre sensible l'obsession que l'image repetee cree dans un esprit. De ce theme Jean Epstein avait tire un remarquable parti sans se laisser aller a la virtuosite, que certains lui reprochaient, dont il avait donne des preuves eblouissantes dans Cceur Fidele mais on ne lui sut pas gre de sa discretion. II convient d'aj outer qu'il avait trouve des interpretes remarquables avec Nathalie Lissenko et Camille Bardou. A L' Affiche succeda Le Double Amour, ou, ayant une seconde fois fait confiance a l'emouvante Nathalie Lissenko, il lui donna pour partenaire Jean Angelo qui fut ensuite le protagoniste des Aventures de Robert Macaire (avec Suzanne Bianchetti, Alex Allin, Camille Bardou). Mais pas plus que dans Le Lion des Mogols, Jean Epstein ne trouva dans ce film l'emploi de ses qualites (i). Quand il avait franchi le seuil du studio de Montreuil, Jean Epstein avait bien pense qu'il allait trouver la liberte dont il avait besoin. Le Lion des Mogols aurait du suffire a lui montrer qu'il se trompait mais sans doute avait-il pense qu'en acceptant ce scenario et la collaboration — meme inavouee — de Mosjoukine, c'etait une sorte de droit d'entree dans la maison qu'il acquittait et que cette formalite accomplie, il jouirait enfin de cette liberte a laquelle il aspirait. Et pendant quelque temps il avait pu con server cette illusion puisque, tant pour Le Double Amour que pour L' Affiche, dont les scenarios comme celui de (i) Non plus que dans Mauprat qu'il fit des qu'il eut repris sa liberte et dont Sandra Milovanoff fut la vedette.